Gaijin Café #12 - Expatriation au Japon, les premières démarches
S'expatrier, c'est souvent une grande aventure qui génère à la fois de l'excitation mais aussi beaucoup de stress car on ne va pas se mentir : c'est souvent changer radicalement de vie. Outre les problèmes que nous avons déjà abordés d'adaptation culturelle il existe surtout une quantité de démarches assez conséquentes à effectuer. Ce sont globalement les mêmes que lorsqu'on déménage en France certes, mais au Japon avec ses codes et ses petites particularités spécifiques aux étrangers. Gaijin Cafe pratico-pratique aujourd'hui donc avec la liste des démarches affiliées à une expatriation au Japon, et plus précisément aux premières étapes-clés. La plupart de ces étapes étant spécifiques à chaque préfecture (ken) dans leur gestion, n'hésitez pas à corriger une information qui ne serait pas vérifiée chez vous ou qui serait très spécifique.
Voici le sommaire du jour si un point vous intéresse en particulier, cliquez sur le titre :
1-Obtenir sa Gaijin Card
2-Formalités à la mairie de votre ville
3-La sécurité sociale japonaise
4-Avoir un compte dans une banque japonaise
5-Devenir joignable
1-Obtenir sa Gaijin Card
Techniquement ce nom n'est plus correct et il faudrait l'appeler « Carte de résident »(在留カード). L'ancienne Alien Card, ou Gaijin Card, a été réformée en 2012 pour permettre aux résidents étrangers de figurer aux côtés des japonais dans les registres des mairies du Japon et fait office de carte d'identité sur le sol nippon. Mais pour les expatriés, le nom Gaijin Card est encore très utilisé. Vous n'avez désormais plus besoin d'aller la chercher à la préfecture : elle vous sera éditée et remise directement à l'aéroport lors de votre passage à l'immigration si vous êtes sous un régime de visa de plus de 3 mois, sous un visa d'époux (se) ou encore un visa ingénieur (liste précise disponible sur le site de l'immigration japonaise). Avec ce nouveau statut vient un autre avantage : pouvoir sortir du territoire sans avoir besoin d'un re-entry permit, il suffit de cocher la case « Departure with special re-entry permit » sur les formulaires que vous remplissez avant de quitter le Japon, dans le cas où vous partez moins de 12 mois. Outre vos noms et prénoms, il vous sera demandé lors de votre entrée sur le territoire votre date de naissance, et surtout votre adresse qui sera inscrite au dos et mise à jour au fur et à mesure de vos déménagements. À noter que vous avez obligation de présenter cette carte de résident à tout moment où un officier de police en fonction vous la demandera, si vous ne pouvez pas vous risquez 200 000 yens d'amande maximum et si vous ne voulez pas c'est une peine d'emprisonnement et 200 000 yens maximum d'amende.
2-Formalités à la mairie de votre ville
Un déménagement dans une ville (y compris en provenance d'un autre pays) entraîne la nécessité de se rendre à la mairie afin de se faire enregistrer dans les registres de celle-ci, dans un délai imparti de 14 jours lorsque vous emménagez dans un logement plus ou moins permanent. Les horaires des mairies sont en général contraignants et il faudra quelquefois vous déplacer dans une mairie éloignée car votre lieu de résidence en dépend, il est donc conseillé de ne pas improviser cette escapade qui peut être très courte comme très longue. De même, des locuteurs anglais ne seront pas toujours disponibles ou enclins à vous prendre en charge, équipez-vous en conséquence (dictionnaire, liste de vocabulaire, ami japonais, et cætera.). On vous demandera de remplir un formulaire contenant vos informations personnelles, et surtout votre adresse. Cette formalité vous permettra, entres autres, de bénéficier de la couverture santé japonaise que nous aborderons au prochain point. Tout changement relatif à votre situation et aux informations que vous avez donné doit être notifié à votre mairie souvent en personne et dans un délai imparti.
3-La sécurité sociale japonaise
Celle-ci n'est pas gratuite et son coût dépendra de vos revenues déclarés au Japon de l'année précédente, et elle couvrira 75 % de la plupart des frais de santé que vous n'aurez même pas à avancer (sauf par exemple l'orthodontie, exemple tout à fait anodin). Pour vous donner un ordre d'idée, sans revenus déclarés l'année précédente mon assurance santé m'a coûté 20.000 yens (145 euros), et dans cette situation un détartrage chez le dentiste vous coûtait environ 3.000 yens (22 euros) et une visite chez le médecin avec médicaments environ 1.000 yens (7 euros). Mais payer cette même assurance me donne droit à un check-up avec prise de sang pour 1.000 yens et un dépistage de cancer féminin gratuit. Les prix et « avantages » dépendent de votre ville ou de votre préfecture et sont en général envoyé par courrier spontanément, rapprochez vous de votre mairie pour avoir plus d'informations. Si vous êtes au Japon par exemple sous le visa Working Holiday, vous aurez donc le droit à un an d'assurance au prix minimum couvrant 75 % de vos frais médicaux (si vous n'avez pas payé d'impôts au Japon l'année précédente). Vous pouvez également souscrire à une mutuelle française ou internationale qui prendra une partie ou le reste de ses frais médicaux en charge.
À noter que si vous quittez le Japon et revenez plus tard, on vous demandera les arriérés de temps passé en dehors du territoire avant de pouvoir bénéficier à nouveau de celle-ci, j'ai vu des amis se faire réclamer un an d'assurance alors qu'ils étaient en France durant de laps de temps.
4-Avoir un compte dans une banque japonaise
Bien que non nécessaire dans votre vie quotidienne, ouvrir un compte en banque pourrait être une condition sine qua non pour accéder à certains services tels que souscrire à un abonnement de téléphone ou prouver que vous résidez au Japon. Ouvrir un compte est rapide et facile, et un simple compte courant sans carte bancaire ne vous coûtera rien. On vous demandera un hanko, le tampon personnel japonais, mais en général un peu de négociation fera accepter une signature pour des choses simples telles que celle-ci. Un numéro de téléphone est souvent obligatoire, pensez donc soit à acheter un téléphone portable avant soit à vous armer du numéro d'un ami, et souvent la carte de résident pour prouver que vous n'êtes pas que de passage vous sera demandée. Une fois tous les documents remplis, on vous remettra un passbook (手帳), petit passeport qui met à jour par écrit les opérations que vous effectuez avec (retrait, dépôt, et cætera.), une carte de retrait simple (ou de crédit si vous l'avez demandé) et sans nul doute un paquet de mouchoirs pour vous remercier de devenir leur client. Un locuteur japonais pourrait grandement vous aider si le personnel n'est pas anglophone.
5-Devenir joignable : souscrire un abonnement de téléphone portable
Le temps que vous prendra cette étape dépend beaucoup de votre chance : vous pouvez en théorie tout boucler en 30 minutes mais cela peut vous prendre également des jours et plusieurs visites....Les 3 grands fournisseurs d'abonnements téléphoniques au Japon sont Docomo, SoftBank et AU KDDI et même si les 3 sites institutionnels sont traduits en anglais il n'est vraiment pas dit que vous aurez affaire à des locuteurs anglophones. J'ai dû me rendre à 3 reprises dans mon magasin pour pouvoir repartir avec un téléphone, et sur ces 3 fois aucune personne parlant anglais ne m'a été proposée et j'ai constaté la même chose pour mes visites chez les concurrents pour devis, alors que la ville où je réside est particulièrement connu pour avoir une population d'étrangers conséquente. Prudence donc, et si cela vous met plus à l'aise la présence d'un locuteur japonais pourrait vous être utile. Ces magasins sus-cités proposent des téléphones portables avec des abonnements associés à votre nom et sans carte Sim. À savoir que b-mobile propose des abonnements avec carte Sim (pas besoin de racheter un téléphone portable si vous en avez un français débloqué donc), y compris des forfaits contenant uniquement des données, et des appareils tels que Happy Pocket proposant du wifi portable. À noter également que certains fournisseurs comme Docomo n'acceptent plus d'associer votre compte bancaire japonais à votre compte chez eux si votre carte de résident ne vous donne pas le droit de rester assez longtemps sur le territoire, ou de répartir le prix de votre téléphone neuf (comme l'iPhone ou un Experia par exemple) sur l'intégralité de votre engagement (en général 24 mois) suite à des abus de clients qui rompaient leur contrat au bout d'un mois en payant les frais de rupture d'environ 10.000 yens tout en gardant le téléphone. Vous payerez donc le prix du téléphone plein pot mais bénéficierez d'une remise mensuelle sur votre abonnement par la suite.
Les abonnements de type données-voix-mail proposés et surtout leur tarif dépendent en général du téléphone que vous choisissez, et donc s'il est récent ou pas. Notez que si vous ne voulez pas investir beaucoup dans un téléphone haut de gamme il existe des téléphones « gratuits » car anciens et donc passés de mode, cherchez bien dans les rayons ils ne sont pas dans les magazines de présentation.
Après s'être intéressé aux premiers pas au Japon en tant qu'expatrié, un prochain Gaijin Cafe sera consacré à l'installation dans un logement au Japon et aux tâches qui y sont associées, nous parlerons électricité, voisins ou encore permis de conduire ! Comme d'habitude, n'hésitez pas à apporter votre pierre à l'édifice ou à poser vos questions dans les commentaires et nous nous retrouvons bientôt dans le Gaijin Cafe de DozoDomo.
Édito
-
samedi 1 avril 2017Gaijin Café
Gaijin Café #47 - Comment j'ai trouvé du travail au Japon, la revanche
-
samedi 9 juillet 2016Gaijin Café
Gaijin Café #46 - Voyager au Japon, ou les joies du JR Pass
-
samedi 12 mars 2016Gaijin Café
Gaijin Café #45 - Je suis campagnarde au Japon (et je le vis bien)
-
dimanche 21 février 2016Gaijin Café
Gaijin Café #44 - Les niveaux d'étrangers
-
samedi 23 janvier 2016Gaijin Café
Gaijin Café #43 - "Il faut absolument ramener ce concept en France"
Participez
Ajoutez-en un pour lancer la conversation.
Connexion
Inscription