Souvent qualifiée de "Reine de la J-Pop", Ayumi Hamasaki a vendu plus de 75 millions de disques depuis le début de sa carrière en 1998. Repérée dans un karaoke de Shibuya, sa carrière a été fulgurante et elle reste aujourd'hui une référence malgré une surdité de l'oreille gauche qui la touche depuis l'an 2000.
Et si le Japon changeait déjà d’ère ?
2019 aura été marquée au Japon par le couronnement d'un nouvel empereur. Un événement heureux car il ne fait pas suite au décès du souverain, mais à son abdication. Fatigué, Akihito a laissé sa place à son fils aîné Naruhito le 1er mai de l’année dernière.
Signe de l'importance symbolique de l'empereur, son couronnement s'accompagne d'un changement d’ère. Ses années de règne correspondront alors à une période qui porte le nom dont héritera le souverain à titre posthume. Ce nom est traditionnellement choisi par un collège d'hommes et de femmes de lettres, scientifiques et artistes juste après la mort de celui qui s’assoit sur le trône du chrysanthème.
Par exemple, le "grand" empereur japonais du 20e siècle, celui des livres d'histoire, est Hirohito. De nos jours, plus personne n'utilise ce nom au Japon. En réalité, aucun Japonais ne parle de l'empereur en se référant à son prénom. Ils utilisent plutôt le terme tennō ou tennō heika.
Le grand-père de l'actuel empereur, celui de la seconde guerre mondiale, est appelé par le nom de l’ère durant laquelle il a régné, à savoir "Shōwa". Aussi, les Japonais utilisent souvent le calendrier impérial, sur certains papiers d’identité, le permis de conduire, et notamment pour donner leur date de naissance. Quelqu'un qui serait né en 1980 dirait qu'il a vu le jour en Shōwa 55, soit la 55e année de règne de l’empereur Shōwa.
Une ère maudite ?
Actuellement, nous sommes en l'an 2 de l’ère Reiwa. A priori, et sauf nouvelle abdication, l’ère Reiwa s’achèvera avec le décès de l'empereur, aujourd’hui âgé de 60 ans.
Pourtant, quelques voix commencent à s’élever pour demander la fin immédiate de l’ère Reiwa. La raison ? La pandémie de COVID-19.
En juillet 2020, le photographe Hiroshi Sugimoto propose que, suivant une tradition ancienne de changer de nom d’ère après une épidémie ou un désastre naturel, on abandonne le nom "Reiwa": « C'est comme un appel des dieux: Reiwa n'est pas un bon nom. »
Avec tous les changements administratifs que cela implique, de nos jours, un changement d’ère est une opération très coûteuse. L'agence impériale poursuivra t-elle la tradition, il faudra au moins attendre que l’épidémie se termine pour connaître la réponse.
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