Cinéma

"Pluie noire", la mémoire cinématographique du bombardement d’Hiroshima, dans les salles de cinéma françaises le 29/07

mardi 28 juillet 2020

Hiroshima – 6 Août 1945. La vie suit son cours, comme tous les jours. Un terrible éclair déchire le ciel. Suivi d’un souffle terrifiant. Et l’Enfer se déchaîne. Des corps mutilés et fantomatiques se déplacent parmi les amas de ruines. Au même moment, Yasuko fait route sur son bateau, vers la maison de son oncle. Une pluie noire s’abat alors sur les passagers. Quelques années plus tard, les irradiés sont devenus des parias dans le Japon d’après-guerre.

Le synopsis de "Pluie noire" donne le ton du film qui sort dans certaines salles françaises ce mercredi 29 juillet. Sélectionné au festival de Cannes de 1989, il y obtiendra le Prix du jury oecuménique et Prix de la commission supérieure technique.

Une catastrophe qui perdure aujourd’hui

Retranscription saisissante de l’apocalypse nucléaire et chronique familiale des survivants, Pluie noire est l’un des films majeurs de Shohei Imamura. Ce chef-d’œuvre célébré autant dans son pays qu’à l’étranger est la mémoire cinématographique de la catastrophe d’Hiroshima. «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés», le célèbre vers de La Fontaine dans Les animaux malades de la peste pourrait s’appliquer aux personnages de Pluie noire : tous ne succombent pas à l’explosion atomique mais tous en subissent les ravages. Certains sombrent dans la folie, d’autres sont mutilés à vie, d’autres encore périssent du cancer des années plus tard.

Au cœur du Japon moderne, leur exclusion perdure. L’idée d’une pureté de la race, fondamentale dans le Japon militariste, se poursuit après-guerre avec la discrimination envers ceux qu'on appellera hibakusha, les survivants d’Hiroshima et Nagasaki. Défigurés, mutilés ou brûlés, ils sont la vivante image de la catastrophe et de la honte de la défaite.

Episode 3

On peut considérer Pluie noire comme le dernier volet d’une trilogie d’Imamura sur les villages japonais. "Profond désir des dieux" décrivait les croyances d’une île au sud de l’archipel, "La Ballade de Narayama" les rites d’une communauté des montagnes, "Pluie noire" se déroule dans un village de la région d’Hiroshima. Ce ne sont plus les dieux des origines qui viennent régler la vie de la communauté, ni des rituels séculaires, mais les conséquences du bombardement atomique.

Le film sort dans le 29 juillet dans les salles de cinéma de ces villes françaises : Paris, Lyon, Marseille, La Ciotat, Tours, Nancy, Rouen, Ivry-sur-Seine, Saint-Rémy-de-Provence, Besançon, Montreuil, Grenoble, Orléans, Mayenne, Cournon-d'Auvergne, Montbéliard et Montpellier.

  • publié le mardi 28 juillet 2020, 16:00 (JST)
    Dernière modification le dimanche 31 janvier 2021, 4:00 (JST)
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