Considérée comme la première femme écrivain professionnelle de la littérature moderne japonaise. Son portrait orne les billets de 5,000 yens.
Enlevés par la Corée du Nord: L'enfer de nombreux Japonais depuis 40 ans
Monsieur Shigeru Yokota n'aura jamais revu sa fille Megumi enlevée en 1977 alors qu'elle n'avait que 13 ans. L'homme qui était devenu le visage des parents de Japonais kidnappés par la Corée du Nord est décédé ce 5 juin.
Ces enlèvements de citoyens japonais par des agents du gouvernement nord-coréen ont eu lieu pendant une période de six ans de 1977 à 1983. Bien que seulement 17 Japonais (huit hommes et neuf femmes) soient officiellement reconnus par le gouvernement japonais comme ayant été enlevés, il pourrait y avoir eu des centaines de victimes.
Alors que cinq des 17 ont été rapatriés en 2002, Pyongyang maintient que huit, dont Megumi, sont décédés et que les quatre autres ne sont jamais entrés dans le pays.
Le Nord a d'abord déclaré que Megumi s'était suicidée alors qu'elle était traitée pour dépression en 1993, mais a ensuite changé l'année de sa mort en 1994. En novembre 2004, la Corée du Nord a rendu les restes incinérés de deux personnes, déclarant qu'il s'agissait de Megumi Yokota et Kaoru Matsuki, qui, selon le Nord, sont décédées après leur enlèvement. Des tests ADN japonais ultérieurs ont déterminé que ces restes n'appartenaient à aucune des deux. Cependant, la revue scientifique indépendante Nature a publié un article très critique à l'égard de ces tests effectués à l'Université de Teikyo par Tomio Yoshii, un professeur relativement débutant dans un département de médecine légale, sans qu'un professeur ne soit présent. Yoshii a reconnu plus tard qu'il n'avait aucune expérience préalable dans l'analyse des spécimens incinérés. Cette erreur - intentionnelle ou non - a encore tendu les relations entre le Japon et la Corée du Nord.
La Corée du Nord ajoute que Megumi a épousé Kim Young Nam, un Sud-coréen qui aurait été enlevé à l'adolescence en 1986 et que le couple a eu une fille l'année suivante. Les parents de Megumi ont d'ailleurs été autorisés par Pyongyang à rencontrer secrètement leur petite-fille Kim Eun Gyong dans la capitale mongole Oulan-Bator en mars 2014.
Ces disparitions realisées dans une periode de six ans ont eu lieu dans des regions reculées du Japon avec accès à la mer (Niigata, Ishikawa, Kagoshima, Fukui), et plus surprenant, en Europe (Madrid, Copenhague). Parmi les personnes enlevées, on trouve des jeunes enfants avec ou sans leur mère mais aussi des jeunes couples d'une vingtaine d'années.
Récemment, le Japon a sollicité l'aide des États-Unis. Le président Donald Trump a fait référence à Megumi dans un discours à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2017: "Nous savons que la Corée du Nord a kidnappé une douce Japonaise de 13 ans sur une plage de son propre pays pour l'asservir en tant que professeur de langue pour les espions de Corée du Nord."
Malgré ce coup de projecteur mondial sur la terrible situation des ces Japonais et de leurs familles, aucun dialogue récent n'a permis pour l'heure d'envisager un retour des ces victimes du régime nord-coréen depuis quarante ans.
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