Actrice star des drama et de la pub.
5 films japonais qui ont marqué la dernière décennie
Cette dernière décennie est une grande cuvée pour le cinéma japonais. Il est encore trop tôt pour affirmer quels films auront le plus grand impact sur l’histoire, mais voici cinq candidats (affichés par date de sortie) qui seront, pour certains, sans aucun doute, cités dans les sélections futures ou qui inspireront les prochaines réalisateurs.
Confessions (Kokuhaku) de Tetsuya Nakashima (2010)
Yuko Moriguchi a arrêté de vivre depuis que sa petite fille de quatre ans, Manami, a été retrouvée noyée dans la piscine de l’école où elle enseigne. D’après le rapport de police, il s’agirait d’une mort accidentelle. Mais l’institutrice suspecte deux de ses jeunes élèves… Yuko va se venger et punir les assassins elle-même car ils ont moins de 14 ans et qu’aux yeux de la loi ils ne sont pas responsables.
La bande annonce est japonaise, sous-titrée en anglais. Inspiré par le roman «Les Assassins de la 5e B» de Kanae Minato, le film n’est jamais arrivé dans les salles de cinéma françaises :
Cette bande annonce rythmée, peut-être trop, ne dévoile à peine qu’une infime partie de l’intrigue scénaristique et ne rend pas hommage au travail exécuté. Yuko Moriguchi n’a commis aucun faux pas (ou presque), qu’il soit esthétique ou narratif.
Le cinéma japonais possède pléthore de film au scénario aussi sombre et fataliste, mais rares sont ceux qui nous placent dans une position aussi inconfortable. Fataliste, nous privant des maigres espoirs qu’il nous reste en l’humanité, «Confessions » est surtout une critique de la jeunesse japonaise et de son avenir. Destin, que le réalisateur annonce funèbre et crépusculaire.
LE VENT SE LÈVE (KAZE TACHINU) DE HAYAO MIYAZAKI (2013)
« Le vent se lève, il faut tenter de vivre ». C’est avec cette citation emprunté à Paul Valéry que Miyazaki annonce sa retraite.
Dur, austère, triste, manquant d’empathie. Nombreux ont crié au scandale à la sortie du long-métrage. Mais dépouillé de son contexte historique, le film est essentiellement une histoire d’amour pour son métier. Il est possible de faire un parallèle, sur de nombreux points, entre la passion de Jiro Horikoshi pour l’aviation et de celle, pathologique, de Hayao Miyazaki pour la perfection de l’animation traditionnelle. Le vent se lève est un film sans concession et autobiographique qui donne à réfléchir sur l’esprit d’un brillant créateur, qui a heureusement changé d’avis sur la retraite.
GODZILLA RESURGENCE (SHIN GODZILLA) DE HIDEAKI ANNO ET SHINJI HIGUCHI (2016)
Une créature géante se manifeste dans la baie de Tokyo, avant de faire surface et de terroriser la ville. Le cabinet ministériel se réunit d’urgence, mais le Premier Ministre est incapable de prendre une décision. Les radiations mesurées sur le passage de la bête démontrent qu’elle est le triste produit d’une contamination radioactive.
La situation de départ reste la même, transposée a notre époque. Le Kaiju emblématique incarne la menace et la peur du nucléaire et l’incapacité des dirigeants nippons à prendre les bonnes décisions pour préparer le pays, en proie à des catastrophes naturelles ou humaines à y faire face.
Le film de 1954 invoquait les bombardements d’Hiroshima et Nagazaki, celui de 2016 met en exergue les fautes commises a Fukushima.
LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA DE ISAO TAKAHATA (2013)
Moult et moult fois contée, c’est loin d’être l’unique adaptation de l’histoire de « la princesse lumineuse », mais son esthétique singulière (entraperçue dans « Mes voisins les Yamada ») confère au film une atmosphère surnaturelle, et parfaitement appropriée. Les personnages sont dessinés au fusain et évoluent dans des tableaux d’aquarelle.
C’est l’un des films japonais les plus ambitieux jamais réalisés, et certainement le plus cher, avec un budget de près de 5 milliards de yens soit plus de 40 millions d’euros. Échec commercial au vu du temps et des investissements alloués, il n’en demeure pas moins l’une des œuvres les plus importantes du cinéma japonais de ces dernières années.
À voir (et revoir) absolument !
12 SUICIDAL TEENS (JÛNI-NIN NO SHINITAI KODOMO-TACHI) DE YUKIHIKO TSUTSUMI (2019)
Douze adolescents filles et garçons se rassemblent dans un hôpital abandonné pour faire un pacte de suicide mais tout ne se passe pas come prévu. Ils découvrent sur place le cadavre d’un jeune homme. Ils se mettent alors à se soupçonner entre eux de son meurtre et vont dévoiler les raisons qui les poussent à en finir avec la vie. Pensez à activer les sous-titres (en anglais).
Attention, n’espérez pas trouver un écho au Suicide club de Sion Sono avec ce film. Et à l’instar de Confessions de Tetsuya Nakashima, il faut avoir un petit aperçu de la culture japonaise pour ne serait-ce qu’intégrer certains concepts de pensées qui sont proposés.
12 Suicidal Teens n’est pas le meilleur film de la décennie mais il reste divertissant et avec, surtout, un fort message social, et malgré son titre, plein d’espoir.
Le film vise avant tout à prévenir le suicide chez les jeunes qui est un énorme problème de société au Japon. Ijime (intimidation) est l’un des facteurs les plus communs dans bon nombre de ces décès, mais il y en avait d’autres. Restent de nombreuses questions sans réponse.
« Une approche sérieuse du thème sous-tend la présentation » et c’est pourquoi le réalisateur a choisi une autre approche pour tenter d’attirer plus de spectateurs et peut-être sauver des vies.
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