Le Comte de Monte-Cristo, adapté par Ena Moriyama, chez Kurokawa

A Marseille, en 1815, le jour de son mariage, Edmond Dantès, capitaine de vaisseau promis à un bel avenir, est emprisonné injustement au Château d'If, une prison pour criminel politiques. Pendant cette longue incarcération, il va découvrir qu'il a été victime d'une trahison. C'est ainsi que débute sa vengeance qui va durer le reste de ses années de prison et celles qu'il lui reste à vivre en liberté.

Bien que ce soit une adaptation du roman d'Alexandre Dumas, condensée en 12 chapitres, on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait son succès. On est porté par la vengeance d'Edmond Dantès et on vit avec lui les trahisons amicales et sentimentales, le tout sur fond de crises politiques et de misère sociale. Malgré quelques raccourcis, la version de Ena Moriyama nous tient en haleine, d'autant plus que les planches sont très détaillées et les personnages très expressifs. Si vous n'avez pas lu l'œuvre originale, cette adaptation est une très belle approche qui vous donnera sûrement envie de vous tourner vers le roman.

Le 3e Gédéon, de Taro Nogizaka, chez Glénat

À la veille de la Révolution, Gédéon Aymé rêve de représenter le Tiers-État aux états généraux pour sauver la France de la misère. Père célibataire, il élève seul sa fille Solange et gagne difficilement sa vie en écrivant des récits érotiques et irrévérencieux. De son côté, Georges, duc de Loire, n’aspire quant à lui qu’à détruire l’ordre établi. Quel avenir la rencontre de ces deux hommes, qui se connaissent depuis l'enfance, apportera-t-elle à la France ?

Dans ce manga, on suit l'évolution du "duo" que forment les deux personnages principaux et que tout semble opposer, tout en s'intéressant au contexte social pré révolutionnaire et à ses nobles despotiques, ses prêtres pédophiles, sa censure, la famine et la pauvreté. Taro Nogizaka place habillement des personnages historiques comme l'avocat Maximilien de Robespierre, Louis Antoine Saint-Just et explique suffisamment la situation pour que les lecteurs ne connaissant pas bien cette période soient à l'aise à la lecture du manga. Un très bon premier tome qui ne manquera pas de plaire aux amateurs du genre historique.

Les Nuits d’Akşehir, de Raku Ichikawa, chez Akata

Ayako est une jeune étudiante à Tokyo, en école de mode. Pourtant, peu motivée, elle ne trouve pas l'inspiration pour créer des designs satisfaisants et originaux. Mais grâce à l'amulette qu'elle porte autour cou, une opportunité inattendue va s'ouvrir à elle : Hodja, immigré turc, va lui proposer de travailler en tant que serveuse au sein d'Akşehir, son petit restaurant égaré au coeur de Shinjuku. Au fil de ses rencontres et de ses nuits de service, mais aussi au contact de Zakuro, fascinante danseuse orientale, Ayako va découvrir tout le charme de la culture turque au-delà de tous clichés ! Et si cette nouvelle ouverture sur l'étranger lui montrait enfin la Voie à suivre ?

Ce manga nous invite à la découverte de la culture orientale à travers la cuisine, la danse et la mode. Chacun de ces domaines vont pousser Ayako à se poser des questions sur sa vie et son avenir et lui ouvrir de nouveaux horizons. Raku Ichikawa nous pousse à ne pas nous arrêter à nos idées reçues et à s'ouvrir aux autres pour en découvrir toutes leurs richesses. Les dessins sont très détaillés et rendent très bien les scènes de danses et les décors orientaux.

À noter que Les Nuits d'Akşehir abordera, surtout dans les tomes 2 et 3, la question de la conversion à l'Islam. Sachez aussi que Raku Ichikawa vit désormais à Istanbul, et qu'elle vient de lancer une nouvelle série semi-biographique, sur son quotidien.