Un dîner dans une auberge, c'est toujours une expérience. Ici, pas de buffet ni de carte où l'on peut choisir parmi plusieurs plats, mais un menu unique préparé sur place. Généralement, ce dernier change une fois par mois et reste dans la pure tradition du kaiseki, cet ensemble de petits plats raffinés typiques de la cuisine haut de gamme japonaise.
Ce soir, ce ne sont pas moins de 14 plats qui vont se succéder avec pêlemêle des sashimi, du poisson grillé, de la viande de bœuf, des soupes et un dessert. Un véritable festin qui peut paraître un brin excessif mais qui se révèle très digeste, les quantités étant réduites et parfaitement adaptées à un repas de fin de journée.


Assurément, la cuisine kaiseki, c’est une expérience à vivre. Toujours étonnante, souvent déroutante, il faudra faire fi de vos préjugés pour l’apprécier et accepter de manger des choses dont on ignore tout, de l’aspect au goût. A chaque bouchée, c’est un peu la loterie, mais une loterie d’où l’on ressort toujours gagnant en découverte.
L’expérience kaiseki, c’est aussi un decorum, une ambiance. Dans l’auberge Suihouen comme dans l’ensemble des ryokan japonais, les repas sont servis soit dans la chambre, soit dans des salles privatives situées dans les parties communes. Pour cette occasion, je suis accompagné de Monsieur Nishimura, un haut responsable de la mairie de Gero, ainsi que de Monsieur Uenoda, 9e génération de la famille du même nom qui produit le prestigieux saké Tenryou.

Depuis quelques temps, les organismes en charge de la promotion du saké ont un nouvel objectif, investir le marché européen. Il est vrai qu’il y a à faire, tant l’alcool japonais est absent de nos tables et des rayons de nos magasins. A l’image du vin en France, au Japon, le nihonshu se boit à table, avant, pendant et après les repas. Il peut se consommer frais, à température ambiante, ou même chaud. Les bouteilles apportées par Monsieur Uenoda comptent parmi les meilleures de la région et l’association qu’elles vont faire avec les plats délicats qui seront servis va se révéler étonnement savoureuse.


Une belle table, une ambiance feutrée, une bonne compagnie (M.Nishimura, M.Uenoda et moi-mème étant nés la même année), du saké de grande qualité, il ne manque plus qu’une bonne viande pour rendre ce dîner inoubliable.
La région historique de la ville de Gero, Hida, est réputée depuis quelques décennies pour sa viande de boeuf, nommée Hida-gyu. Une viande persillée comme il en existe des dizaines d’autres au Japon mais qui pour une raison inconnue est devenue célèbre, bien qu’elle n’ait pas encore la renommée internationale de celle de Kobe.
Une fois passée sur le grill, la viande reste incroyable tendre et juteuse. Tellement qu’elle fond littéralement dans la bouche.
Après deux heures à bavarder autour de mets succulents, l’heure est venue de regagner ses pénates et de se reposer en vue de la deuxième journée de notre séjour qui nous emmènera de Takayama à Hida, les grandes villes touristiques aux festivals et brasseries de saké.
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