Considéré comme le Walt Disney japonais. Co-fondateur du Studio Ghibli à qui l'on doit les personnages entre autres de Totoro, Kiki ou Mononoke. "Le voyage de Chihiro" reste à ce jour le plus grand succès de l'histoire du cinéma japonais. Annonce sa retraite lors de l'été 2013.
Matsue, à la découverte du Japon d'antan
Je me réveille sur la plage d’Inasa, à Izumo Taisha (voir précédent article), avec le soleil… vers 4h du matin. J’ai été bercée toute la nuit par le roulis des vagues et ça valait bien un léger manque de confort. Je me réveille doucement en prenant de nouveau quelques photos du fameux rocher et repars en direction de l’entrée d’Izumo Taisha pour rejoindre la civilisation. Je rejoins la station de train Ichibata, à 3mn à pied des toriis qui marquent l’entrée du sanctuaire Izumo Taisha, et monte dans le premier train pour Izumoshi, à 6h40, avec une armée d’étudiante en uniformes sorties de nulle part (j’avais oublié qu’on était déjà lundi).
Je finis par rejoindre la gare d’Izumoshi où je récupère mes affaires, j’achète un ticket pour Matsue et je prends mon petit déjeuner en attendant sur le quai. Après 40mn seulement de trajet, j’arrive à la station JR de Matsue où je me dirige en premier lieu vers le centre d’informations touristiques. Les hôtesses sont adorables et m’expliquent en long en large et en travers tout ce que je dois savoir pour mes prochains jours dans la région. C’est ici notamment que je récupère toutes les infos dont j’ai grandement besoin pour pouvoir rejoindre les îles Oki le lendemain, que je me procure une carte ultra complète de toute la région de San’in avec toutes les activités pointées et détaillées, et que j’ai même droit à une carte de Matsue en français.
Bien évidemment, je commence mon exploration par l’incontournable de la ville : le château de Matsue. Fierté des alentours, on peut voir partout qu’il a été nommé « trésor national » et on vante sa singularité en tant que seul château d’époque encore debout sur toute la région de San’in.
On sait que le château de Matsue a été construit avec précision en 1611 puisqu’on a retrouvé des plaques attestant de la date de fin des travaux lors de fouilles récentes. Cela en fait donc l’un des douze seuls châteaux authentiques du pays. Fondé par les Horio, le château passera ensuite dans les mains de la famille Matsudaira pour par moins de 10 générations. Le château en lui-même se visite sur ses 5 étages et offre une vue imprenable sur la ville. Y sont exposés de nombreux biens ayant appartenus aux seigneurs successifs : éléments d’armures, objets de commandement, papiers officiels… On s’y croirait presque.
Le parc sur lequel a été construit le château est tout aussi riche. On peut y voir les tourelles du château ainsi que le palais Kounkaku. On y trouve également trois sanctuaires : celui du château, le sanctuaire Gokoku et le sanctuaire Jôzan Inari. Ce dernier m’a particulièrement intriguée puisqu’on y trouve plusieurs centaines de statues de renards, pour certaines habillées. J’ai donc appris que les sanctuaires dédiés à Inari sont parmi les sanctuaires shinto les plus nombreux au Japon. Inari est considéré comme le patron des forgerons et des commerçants et est aussi associé entre autres à l’agriculture et au riz. Les renards, ou kitsune, font partie de ses symboles et représentent ses messagers. Les sanctuaires shinto qui lui sont dédiés sont repérables à leurs nombreuses statuettes de renards, dont certaines ont été affublées d’un petit tablier rouge par les fidèles, et à leurs toriis rouge vif.
Je continue ma visite en sortant par la petite forêt au nord du château et rejoins la rue Shiomi Nawate, sûrement la plus connue de la ville puisqu’elle est bordée d’anciennes résidences de samurais et fait face au canal qui entoure le château. On y trouve notamment l’ancienne résidence du samurai Buke Yashiki (fermée jusqu’en mars 2018).
Jusque-là, j’avais remarqué que les monuments devant lesquels j’étais passée était tous associés à une citation de l’auteur Lafcadio Hearn. Un musée dédié et son ancienne résidence étant justement dans cette rue, je décide de m’y arrêter. D’origine irlandaise, cet écrivain et journaliste anglo-saxon de la seconde moitié du XIXe siècle a été fasciné par le Japon et son folklore et est venu y enseigner, justement dans la ville de Matsue. Considéré par ses homologues japonais comme l’un des pionniers des études folkloriques nippones, il a écrit de nombreux livres sur ses voyages dans l’archipel et les histoires extraordinaires que lui racontait son épouse, fille d’un samurai de Matsue.
Un de ses livres a particulièrement retenu mon attention, Glimpses of unfamiliar Japan, où il raconte ses voyages dans la région de San’in en parallèle des histoires incongrues qu’il y entend. Dans la bibliothèque du musée, j’ai parcouru ce livre pour y découvrir plusieurs chapitres dédiés à des destinations qui me sont désormais familières : Matsue, Kitzuki (Izumo Taisha), les îles Oki et même Hinomisaki. Redécouvrir ces lieux à travers les yeux d’un étranger débarqué lui aussi en terre inconnue mais 130 ans plus tôt m’a fait un drôle d’effet. En tout cas ses carnets de voyage et ses reportages sur le Japon de l’époque sont très intéressants et très riches.
Je finis ma balade dans la ville par un bref passage par les temples Gesshō-ji et Seikō-in avant de rejoindre la berge du lac Shinji où je m’assois au milieu des pêcheurs en regardant passer les coureurs.
Pratique
Depuis Izumo = train local (marche avec le JR pass), trajet de 40mn pour 580 yen.
Auberge = Hotel Knut, conseillé par les hôtesses du centre d’informations touristiques de la gare, à deux pas de la gare JR, 2800 yen la nuit dans un dortoir très confortable.
Tarifs des attractions = Matsue est particulièrement « tourist friendly » puisque les étrangers ont droit à des réductions de -50% sur les prix d’entrée quasi partout. C’est le cas notamment du château (qui revient à 280 yen), du musée dédié à Lafcardio Hearn (200 yen) et du temple Gesshô-In (250 yen). Prenez quand même une pièce d’identité avec vous car certains guichets la demande. Des brochures pour chaque attraction sont également fournies en français.
Autres conseils = Je n’avais pas vraiment le temps de m’attarder sur Matsue mais le jardin japonais Yuushien, au milieu du lac Nakaumi, à l’Est de la ville, est apparemment superbe. Pour découvrir la ville depuis les eaux, des croisières se font sur les canaux du centre-ville ou sur le lac Shinji où les étrangers ont là encore droit à des réductions (ce qui revient à 820 et 1000 yen respectivement).
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