Auteur, écrivain, enseignant, traducteur, entrepreneur et théoricien politique japonais ayant créé l’université Keio, il est considéré comme l’un des fondateurs du Japon moderne. Son portrait illustre les billets de banque de 10,000 yens.
Critique: "Une affaire personnelle", de Kenzaburo Oé
Dans ce roman semi-autobiographique, Kenzaburô Ôe nous livre l'effondrement moral de Bird, adulescent rêveur aux prises avec une paternité compliquée. Durant trois jours de dérive, il devra faire face seul aux choix qui lui sont proposés. Cette naissance remet tout en cause dans ce qu'il a laissé sa vie devenir : des rêves d'Afrique en suspens, un mariage sans passion, un poste de lecteur offert par son beau-père, une réputation d'alcoolique irresponsable, une sexualité complexée et une jeunesse inachevée.
Il devra donc décider entre faire opérer un "monstre", dans lequel il ne reconnait pas un fils, au risque d'imposer à son foyer le poids irrémédiable d'un enfant handicapé, attendre qu'il meure des suites de son état végétatif et imposer la perte de l'enfant à son épouse dépressive ou prendre la responsabilité de mettre fin aux souffrances du nouveau-né.
Si l'influence de Sartre est plus que palpable dans ce court roman, et si certaines visions de la sexualité peuvent avoir vieilli, il n'en reste pas moins extraordinairement contemporain. Je n'ai pas pu décrocher de ce chemin de réflexions coupables et fiévreuses jusqu'à leur dénouement. La quête de solutions du héros produit une tranche de vie empreinte d'un malaise fort et profond.
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Empreint d'une étrange violence, Une affaire personnelle est un roman cruel et douloureux. Bird a vingt-sept ans et son épouse vient de mettre au monde un enfant anormal. Déchiré par des sentiments contradictoires, dont l'immense tentation de se débarrasser du nouveau-né, le jeune père ira-t-il jusqu'à tuer de ses mains le bébé monstrueux ?
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