Empereur du Japon entre 1926 et 1989 et donc durant la Seconde Guerre Mondiale.
Au Japon, il n'est plus connu que sous le nom de l'ère correspondant à son règne, Shōwa Tennō (empereur Shōwa).
Au volant de la Honda-e : pétillante petite fée électrique pour la ville
Avant même d’évoquer ses feux ronds ou les nombreux marqueurs qui font sa signature, il faut noter sa conception simple mais pas simpliste. Au contraire. Le produit en tant que tel est bien né. Lisse et polie comme un galet, son apparence minimaliste, ses lignes épurées, sans aspérités, sans artifices, sans appendices disgracieux et superflus, lui confère une allure unique
Approchez vous. La Honda-e détecte la clé calée au fond de la poche dans votre veste. Inutile de la sortir. Les poignées surgissent, les phares s'allument et vous accueillent avec une petite animation. Vous êtes invité à vous assoir dans un espace de calme et de quiétude. Installez-vous confortablement et appuyez sur le bouton de démarrage. Aucune vibration, aucun claquement de piston à froid, aucune odeur liée à la combustion de carburants fossiles, juste une légère et imperceptible ambiance sonore « futuriste », qui vous suggère que vous êtes tout de même bien dans une voiture et qu'elle est prête.
Salon connecté
Mon salon reste plus confortable mais l’intérieur de la Honda-e est remarquable et inspiré, différent de tout ce qu’a fait Honda jusqu’ici pour ses automobiles. En fait, il est même assez éloigné de tout ce que propose n’importe quel constructeur avec tous leurs habitacles stéréotypés ou beaucoup trop aventureux en matière d’ergonomie.
La présentation est soignée avec une harmonieuse combinaison de matériaux de bonne qualité. L'ambiance est relaxante malgré ce tableau de bord aux allures futuristes.
Sur certains autres points, ce n’est pas non plus une grande révolution conceptuelle ou stylistique, et on retrouve vite nos repères. C'est original mais simple. Tout est à la bonne place et l’ambiance agréable promet des trajets dans un esprit serein.
Le tableau de bord est composé de 5 écrans, les deux rétrovisions de 6 pouces, celui de 8,8 pouces pour l’instrumentation derrière le volant, deux écrans tactiles de 12,3 pouces indépendants pour l'info-divertissement. La Honda-e réhabilite le statut de passager qui a droit à son propre écran, choix à rebours de certaines marques qui ne considèrent que le conducteur en orientant tous les instruments vers lui.
Tous les écrans s’intègrent bien dans l’habitacle et l’utilisation de ceux-ci est intuitive, aussi bien côté du conducteur que passager, qui a peut, par exemple, chercher une adresse sur les applications de navigation avant d’envoyer les informations au conducteur.
À l’arrêt, on peut faire apparaître des aquariums… et nourrir les poissons. Un sens poussé de la mise en scène, à peine divertissant, mais cet ajout singulier n'est qu’une illustration de contenu pour mettre en évidence la technologie de manière ludique. L'utilisation qu'on en fait reste à la discrétion des occupants. Et en cas de saturation, il vous reste la possibilité de les éteindre.
Façonnée pour les centres urbains mais pas que
L’autonomie reste une des plus grandes angoisses, souvent à tort, des personnes souhaitant se lancer dans l’aventure. Les plus enthousiastes, prennent ce manque d’endurance comme un défi personnel quotidien et ravivent beaucoup leur intérêt pour la conduite automobile.
En prenant le véhicule en mains, la batterie affichait 99% de charge et une autonomie annoncée à environ 150 kilomètres. À la fin de la journée d’essai, nous avions bien parcouru ces 150 kilomètres, deux adultes à bord, feux en position automatique, avec la climatisation, mais avec une belle réserve de 25% de batterie. Et nous n’y sommes pas allés de main morte. Si avec des pointes à 130 km/h sur voie express et le mode sport enclenché, qui offre des accélérations encore plus saisissantes mais est bien plus gourmand en énergie, le compteur indiquait plus de 20 kW/h de consommation ; dans une circulation plus dense et saccadée, la faiblesse de son autonomie étant de moindre importance. L’efficience relative du moteur électrique synchrone à aimants permanents qui anime la Honda-e est compensé en ville par une conduite plus vertueuse et une ajustable et très efficace récupération d’énergie lors des phases de décélération.
Avec d’innombrables allers et retours pour simuler des déplacements quotidiens en ville dans différentes conditions, des accélérations franches entre deux feux rouges, de rapides trajets sur les routes environnantes de la campagne lorraine, sur plusieurs départementales et entre deux sorties sur routes express interurbaines, , tourner et tourner pour trouver des places de stationnement, nous avons consommé en moyenne 18 kWh aux 100 kilomètres, avec une conduite pas toujours très écologique ou économique.
Avec une centaine de kilomètres de rayon d’action sur voies rapides, les longs trajets ne sont pas envisageables, tant qu'un véritable réseau de chargeurs rapides n'est pas en place. Honda assume sa stratégie sans complexe et destine sa petite voiture à un environnement urbain. Les citadins n’excèdent pas 40 kilomètres par jour en moyenne. Avec sa batterie de 35 kWh, sur le papier, les 220 kilomètres d’autonomies théoriques annoncés suffisent amplement. Vous la rechargez au bureau ou le soir à la maison.
C'est peut-être l'occasion d'ériger de nouvelles vertus cardinales en changeant sa façon de conduire. Rouler en électrique, c'est un changement de paradigme.
Le constructeur japonais ne s’est pas donné pour mission de démocratiser le véhicule électrique. Bon marché, la Honda-e ne l’est pas. Conçue pour l’Europe mais fabriquée au Japon, avec sa petite batterie de 35,5 kWh, le prix d’entrée est fixé officiellement à 35 000 € (hors prime), et atteint près de 38 000 € pour le modèle Advance plus puissant et plus performant. Notre version à l’essai est une Honda-e Advance 113kW (154 chevaux) avec jantes de 17 pouces, affiché à 27 990 € (tarif déjà remisé avec aides et primes vertes), 7.500 km garantis au compteur, et immatriculé le 12 janvier 2021.
Pour justifier ces tarifs élevés, Honda n’a pas lésiné sur la technologie embarquée. Pour se faire une place dans ce petit univers en développement de la mobilité urbaine décarbonée, la marque japonaise, avec dans le viseur la premium et chic Mini, a fait le choix de développer un véritable smartphone sur roues.
Comme souvent, chez les constructeurs japonais, il y a très peu d’options indispensables qui ne figure pas déjà sur la liste des équipements de série. La Honda-e est livrée avec une flopée d’outils rarement portés dans sa catégorie : des caméras et des capteurs partout, pour la rétrovision, une capacité de charge rapide ou des systèmes de sécurité active, d’assistance à la conduite (semi-autonome) et d'évitement de collision longue comme le bras, le freinage automatique, un régulateur de vitesse adaptatif avec suivi à faible vitesse (très agréable dans les bouchons), l’assistance de maintien de voie même en virage, un système de prévention des sorties de route, capteur d'angle mort, indicateur de sous-gonflage des pneus, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le parking automatique... et un immense ruban d’écrans connectés.
Des joujoux par milliers
À son bord la Honda-e propose une connectivité avancée illustrée avec l’ajout en série de nombreux outils comme son assistant personnel, qui s’appuie sur une intelligence artificielle pour proposer des services personnalisés en ligne accessibles par commande vocale. Il ne nous a pas vraiment convaincu. Pour le moment ça manque encore un peu de naturel tant il faut être précis dans l’énoncé des commandes. Nous avons préféré rester sur une configuration plus familière comme Android Auto ou Apple CarPlay, avec Spotify, Waze, Google Maps…, dans l’optique de ne jamais perdre de vue l’essentiel en voiture : nous concentrer sur la conduite.
Notez que le GPS de la Honda-e intègre les emplacements des bornes de recharges. Dans les menus et sous-menus, on découvre de nombreuses options de connexions, hotspot wifi et liaison 4G.
Le constructeur japonais a intégré la possibilité de mettre à jour son système et ses instruments numériques, à distance (OTA), sans aller en atelier. Il sera intéressant de vérifier les avancées de la Honda-e en matière de fonctionnalité.
L’application My Honda, permet, parmi ses nombreuses fonctions, de vérifier la bonne fermeture des portes à distance, de celles des vitres ou de la trappe de recharge, de pré-conditionner la température et préparer son arrivée dans l’habitacle dans de bonnes conditions, programmer la recharge, déverrouiller et démarrer la voiture. Avec l’application, il est aussi possible d’accorder jusqu’à cinq clés virtuelles, lesquelles permettent d’ouvrir les portières avec son smartphone et de démarrer sans clé.
La bien nommée fée électricité
L’électricité est l’énergie parfaite pour la conduite dans un enivrement « cloisonné » comme la ville et elle la théorie se matérialise dès les premiers tours de roues.
La Honda-e, avec ses roues placées aux quatre coins de la carrosserie, offre une belle agilité, et un confort de conduite dynamiques et agréables en milieu urbain. Le centre de gravité, très bas, permet de ressentir avec plus d'intensité ce comportement. Comme toutes ses consœurs électrifiées, elle délivre la totalité de son couple immédiatement et assure des accélérations instantanées et continue entre deux feux rouges.
Que vous choisissiez l’un des deux moteurs disponibles, 134ch ou 152ch, vous aurez pratiquement la même machine. Le constructeur japonais annonce un 0-100 km/h en 9s ou 8,3s. Rien d’exceptionnel si l’on considère uniquement les chiffres bruts. D’autant que pour ces voitures dont l’horizon ne sera probablement fait que la ville et de limitations à 30km/h, des données sur un 0-50 km/h eurent été bien plus pertinents. Le plaisir automobile ne se mesure pas qu'avec des chiffres et le ressenti, sourire sur le visage, lors de ces courtes phases est aussi bien plus important. Le tout est bien équilibré. Ça ne sautille pas. Même en écrasant la pédale d’accélérateur comme un dératé, si la poussée est franche, elle n’est pas brutale, la japonaise ne tressaute pas et n’a aucun problème d’adhérence. Vous filez et en silence.
Pour une si petite machine, son poids, imposé par la présence des batteries, affiché sur sa fiche descriptive de 1500 kg, est conséquent mais vous ne le ressentez pas. La puissance délivrée instantanément par le moteur et son couple de 315 Nm comble en partie l’embonpoint. La motricité à l’arrière, la parfaite répartition des masses et le centre de gravité bas renforce la sensation d’agilité maîtrisée, sans oublier toutes les aides à la conduite modernes comme le contrôle de traction pour éviter de la rendre trop « joueuse » lorsqu'on la brusque ou sur route glissante.
Son caractère plutôt sportif n’oublie pas d’offrir un incroyable confort d’utilisation. Le compromis est presque idéal, entre la fermeté des voitures allemandes et la souplesse des françaises. Les suspensions indépendantes font un travail remarquable pour vous épargner les défauts de la chaussée ou l’abondance de ralentisseurs. Et l’insonorisation est impeccable.
Elle ne vous emmènera, certes, pas au bout du monde mais s’extraire de la grisaille de la ville ne lui pose pas de problème. On ne s’est pas fait prier pour d’offrir quelques sensations dans des virages serrés et à haute vitesse sur les petites routes périphériques. Même avec un panneau d’autoroute en vue, le constat reste le même, elle s’en est admirablement bien sortie. Elle est amusante et agréable sur toutes les routes. À haute vitesse, pas de bruits de moteurs et avec sa ligne aérodynamique sans éléments perturbateurs que sont les rétroviseurs, seuls de rares bruits bien feutrés d’air et de roulement sur le goudron subsistent.
Pour en revenir au terrain de jeu de prédilection de cette magistrale et pétulante japonaise, c’est-à-dire traverser en long et en larges, rues et ruelles étroites des denses zones urbaines, où elle est d’une efficacité redoutable. La direction est réactive et elle permet de se faufiler sans effort dans le trafic grâce à un rayon de braquage extrêmement court. Ce n’est pas aussi impressionnant que de réaliser un demi-tour avec la reine des villes qu’est la Smart fortwo mais vous pourrez réaliser quelques manœuvres audacieuses sans soucis.
C'est un coup de foudre absolu
La Honda-e est arrivée en compagnie d’une vague de réjouissants nouveaux véhicules zéro émission, non pas seulement des outils de mobilité moderne lancés pour sonder un marché toujours émergent et balbutiant, mais enfin désirables, moins consensuels ou insipides, trop « raisonnables » dans leurs approches sans risque. Pour vulgariser, comprenez de "chouettes bagnoles" à conduire et non plus des "fers à repasser" abordables.
Délicieusement originale mais simple et élégante avec ses lignes épurées, Il suffit de se promener avec elle pour que les gens tournent la tête à son passage d’autant qu’on la croise encore très peu dans nos rues.
À une époque où l’automobile n’est plus tellement en odeur de sainteté, la perception auprès des plus sceptiques est bien susceptible de changer avec ce genre de voitures. Silencieuse, gratifiante, pleine de ressources et de promesses, c’est surtout une bonne bouille de l’automobile moderne comme l’a été à son époque la première Renault Twingo.
La Honda-e est un antidote à l’agressivité de la circulation moderne, chaotique et tourmentée. La petite japonaise électrique sophistiquée destinée aux trajets courts a tout pour plaire, elle est bien née, efficace, mignonne… elle est loin d’être parfaite mais tellement charmante. Je ne pourrais pas comprendre que quiconque puisse être de mauvaise humeur à son bord et même autour de cette voiture. C’est impossible.
Nous avons rendu les clés avec un pincement au cœur. Le retour dans ma bonne vieille Smart thermique a été rude.
Merci à Honda et au groupe HONDA Nancy – Théobald Motors, 6 Rue du Saintois, à Laxou (54520), pour leur disponibilité et le prêt de la fabuleuse petite Honda-e.
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