Fondateur et premier shogun du clan Tokugawa qui dominera le Japon de 1600 à 1868. Au Japon, il est désormais connu sous son nom posthume de Tōshō Daigongen. Il repose au Tōshō-gū de Nikkō.
Il y a 55 ans disparaissait Jun'ichirō Tanizaki, l'un des écrivains les plus populaires du Japon
La littérature japonaise est d'une richesse insoupçonnée de beaucoup, mais ceux qui s'y seront intéressés même un instant auront pu découvrir l'oeuvre magistrale de Jun'ichirō Tanizaki (1886-1965), écrivain majeur du 20e siècle japonais.
Régulièrement cité aux côtés des deux Murakami (Ryu et Haruki), de Soseki, Mishima, et de Enchi, comme l'un des plus grands auteurs du siècle dernier, celui à qui l'on doit des titres comme "La clef", "Le tatouage" ou "L'éloge de l'ombre" jouit aujourd’hui encore d'un statut de génie de la littérature au Japon.
Certaines de ses œuvres présentent un monde choquant de sexualité et d'obsessions érotiques destructrices. D'autres, moins sensationnels, dépeignent subtilement la dynamique de la vie de famille dans le contexte des changements rapides de la société japonaise du 20e siècle. Souvent, ses histoires sont racontées dans le contexte d'une recherche d'identité culturelle où se juxtaposent des constructions de l'Occident et de la tradition japonaise.
Longtemps inédite en français, l'oeuvre de Takizawa est désormais disponible chez différents éditeurs en livre de poche (Folio). Et preuve s'il en est de l'importance de l'auteur, il est également publié dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.
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«Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l'un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables.
De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N'étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or.»Publié pour la première fois en 1978 dans l'admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.
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Le premier tome voudrait révéler l'oeuvre dans son évolution et la rendre à sa cohérence. Il contient trente-quatre récits, nouvelles, romans ou pièces de théâtre, composés de 1910 à 1936 ; seize de ces textes étaient inédits en français. Jamais sans doute on n'aura mieux perçu que dans ce livre la tension entre la modernité souvent conventionnelle que son occidentalisation rapide a laissée en héritage au Japon, et une tradition vidée de son contenu, vestige d'un raffinement devenu sans objet. C'est dans cette tension que s'inscrit la thématique privilégiée de l'oeuvre : les relations entre hommes et femmes, ou, pour le dire autrement, la relation que la chair entretient avec l'idéal.
Le second tome contient notamment Bruine de neige (Quatre soeurs), qui fut écrit pendant la guerre. C'est un livre serein. Les pétales de fleurs de cerisier tombent en virevoltant ; on savoure le doux sentiment de regret provoqué par l'impermanence de la beauté. Tanizaki, serein ? L'âge, pourtant, ne guérit pas toutes les passions. Plus que jamais dominante, la femme se trouve face à un homme dont la virilité défaille - drame personnel qui rejoint la tragédie collective quand l'impuissance du héros est due à l'irradiation subie à Hiroshima (Chronique inhumaine) ; Tokusuke à bout de forces (Journal d'un vieux fou) est tenu en haleine par le désir que lui inspire sa belle-fille. Mais il sait, tous savent, Tanizaki le premier, que la vie doit finir. Alors, de la conscience claire de ce qu'est la condition humaine, s'élève une lumière salutaire - comme une jubilation.
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Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de trente ans, Jôji Kawai, modèle du "type bien", s'éprend d'une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir "terriblement moderne". L'occidentalisation, cette plaie du Japon moderne, thème majeur de l'oeuvre de Tanizaki, fait de Naomi un être irréductiblement cynique, vulgaire, inconstant, dont les roueries et l'érotisme, cependant, fascinent Jôji Kawai. Amoureux, il l'épouse. Un amour insensé est la chronique douloureuse et ironique de leur vie conjugale.
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