En 1912, lors des J.O. de Stockholm, les marathoniens courent sous une chaleur torride. Épuisé et assoiffé, Shizo Kanakuri décide de s’arrêter «quelques instants», mais il s’endort et ne se réveillera que le lendemain matin.
En 1967, âgé de 76 ans, le japonais revient au stade olympique et termine son marathon. Il détient depuis le record du monde du marathon le plus lent avec un temps de 54 ans, 8 mois, 6 jours.
Dans l’empire du sumo, le catch fait des rois
Dans l'imaginaire collectif, sport de combat et Japon riment souvent avec sumo. Le sport millénaire compte encore beaucoup d’aficionados mais les jeunes générations s'en détournent de plus en plus pour se tourner vers un type d'affrontement encore plus spectaculaire, le catch, ou puroresu en japonais.
Le terme provient de la prononciation japonaise de l'anglais professional wrestling (lutte professionnelle) raccourci en puroresu (pro-wres).
Le catch japonais, au même titre que le catch américain, date du 19e siècle. En 1883, Sorakichi Matsuda, un ancien lutteur de sumo, quitte le Japon pour aller aux États-Unis en qualité de premier catcheur japonais et revient cinq ans plus tard au pays avec 20 catcheurs américains pour une série de réunions.
De nos jours, différentes fédérations organisent le catch japonais. Un catch bien différent de celui pratiqué aux Etats-Unis. Bien qu'au Japon, les catcheurs soient de véritables stars, le catch est plus un sport qu'un spectacle mêlant fausses disputes et intimidations filmées en coulisses. Ici point de John Cena ou de Undertaker, les vedettes s'appellent Okada Kazuchika, CIMA, ou Bxb Hulk.
L'atmosphère autour d'un match de puroresu est semblable à celle d'un match de boxe. Il n'y a ni gentil ni méchant, jsute deux combattants prêts à en découdre dans les règles de l'art, et en ajoutant un peu de show tout de même. Certaines réunions peuvent accueillir des dizaines de milliers de personnes, notamment dans les stades-domes habituellement utilisés pour les matches de baseball ou les concerts géants.
Des stars nationales reconnues jusqu’aux Etats-Unis
Un récent sondage a permis d'établir les 5 plus grands catcheurs japonais de tous les temps. Les voici :
5. RIKIDŌZAN, le Marcel Cerdan japonais d'origine coréenne
(1924-1963)
Le "père du puroresu" est un héros national au Japon... et en Corée du nord. Et pour cause, derrière ce nom de lutteur de sumo se cache Kim Sin-rak un immigré coréen venu tenter sa chance au sumo. Ses origines lui empêcheront d'atteindre le plus haut rang (yokozuna) du sport, un échec qui le conduira à devenir l'une des plus grandes stars du catch japonais au moment où les Japonais avaient besoin d'un héros local à imiter. Il a été intronisé au Hall of Fame de la WWE (Etats-Unis) en 2017.
Il meurt en 1963 à l’âge de 39 ans, une semaine après avoir été poignardé par un yakuza dans une discothèque de Tokyo. Une affaire qui plongera le pays dans la tristesse.
4. OKADA KAZUCHIKA, le Golden Boy japonais
Né en 1987, Okada fait déjà partie des anciens de la nouvelle génération du puroresu. Universellement reconnu comme l'un des meilleurs catcheurs du monde, il est devenu en 2017 le premier lutteur japonais à être classé n°1 au classement du magazine Pro Wrestling Illustrated, le PWI 500. Une star mondiale qui plait beaucoup aux jeunes filles et aux marques qui lui offrent de juteux contrats.
3. SATORU SAYAMA, le Tigre masqué
(1957-)
Le Japon adore les déguisements. Au pays des mascottes, trouver un catcheur masqué était une évidence. Sayama, connu sous differents alias parmi lesquels Super Tiger, Tiger King, Tiger Mask ou The Mask of Tiger est passé à la postérité pour son style de combat très technique et pour son coup de tête plongeant en sautant de la troisième corde.
2. GIANT BABA, du baseball au catch
(1938-1999)
Atteint d’acromégalie, Baba se rêvait champion de baseball. Quelques matches en pro avec l’équipe des Yomiuri Giants de Tokyo et puis s'en va. Ses 2m08 feront en revanche des ravages sur les rings. Élève de Rikidōzan, il est considéré comme l'un des lutteurs japonais les plus aimés de tous les temps. Baba était un héros national avec une popularité au Japon comparable à Hulk Hogan aux États-Unis. Un sondage de 2006 sur les 100 personnalités historiques au Japon a classé Baba comme la 92e personne la plus grande de l'histoire du Japon.
1. ANTONIO INOKI, le Japonais qui a tenu tête à Mohamed Ali
(1943-)
Inoki commence sa carrière de catcheur professionnel dans les années 1960 pour la Japanese Wrestling Association (JWA) sous la tutelle de Rikidōzan, encore lui. Rapidement, il est devenu l'une des stars les plus populaires de l'histoire du puroresu. De simple catcheur, il est passé en peu de temps au statut de l'un des athlètes les plus célèbres du Japon, une réputation renforcée par son combat de 1976 contre le champion du monde de boxe des lourds, un certain Mohamed Ali - un combat qui servira de prémices à la définition de MMA et qui s’achèvera sur un nul. En 1995, Inoki a été la tête d'affiche de deux réunions en Corée du Nord attirant 150 000 et 190 000 spectateurs, les plus fortes affluences de l'histoire de la lutte professionnelle dans le monde.
En 1989, alors qu'il était encore un lutteur actif, Inoki entre en politique en étant élu à la Chambre des conseillers japonaise, l’équivalent du Sénat. Au cours de son premier mandat, il négociera avec succès la libération des otages japonais auprès de Saddam Hussein, juste avant le déclenchement de la guerre du Golfe.
Comme dans tous les sondages d'opinion, on peut regretter l'absence de certains grands noms, Keiji Mutoh, Masahiro Chono ou Riki Choshu comptant parmi les grands absents de ce top 5. Vous pouvez trouver une liste plus exhaustive en cliquant sur ce lien.
Il existe également du catch féminin au Japon, mais cela ferait l'objet d'un prochain article.
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