Second unificateur du Japon. D'origines modestes, il atteint le pouvoir absolu sur l'ensemble du Japon en l'unifiant et en tentant de le pacifier.
La maison japonaise par Takeshi Hosaka à Bunkyō
Absurde. C’est ainsi que l’architecte japonais Kengo Kuma décrit la détermination des familles de Tokyo à posséder un lopin de terre, aussi petit soit-il, dans la ville la plus peuplée au monde. Cet entêtement aboutit à des créations architecturales souvent étonnantes, parfois aberrantes et à des maisons minuscules mais uniques comme l’est celle de Takeshi Hosaka.
Située dans l’arrondissement de Bunkyō, la structure de plain-pied occupe une surface au sol de moins de 19m2. Appelée Love2 House par son propriétaire et concepteur, elle possède pourtant tout l’espace nécessaire à ses habitudes de vie quotidienne, ainsi qu’à ceux de sa collaboratrice et épouse Megumi.
En 2015, l’architecte a commencé à enseigner à l’école d’art et d’architecture de la prestigieuse université Waseda. Las de passer plus de trois heures par jour dans les transports entre Tokyo et Yokohama, où ils habitaient, Takeshi Hosaka décide de construire une maison secondaire dans la mégalopole. Le projet était de bâtir une maison de deux étages et d’une surface d’environ 40m2.
C’est sa femme qui lui propose de se contenter de cet interstice sur lequel ils ont établi leur foyer, alors qu’elle lisait un livre sur la période Edo.
A l’époque, une famille de 4 personnes pouvait vivre dans un espace de 9,6 m2 dans des collectivités appelées « nagaya », où plusieurs résidences indépendantes étaient regroupées dans un même bâtiment. Si dans les logements communs, aujourd’hui, les appartements utilisent un couloir pour entrer dans chaque résidence, dans une nagaya, chaque maison avait sa propre entrée.
19m2 est bien plus que suffisant pour eux.
Cette maison dispose d’un espace de vie minimal mais dotée de tous les conforts, notamment de bibliothèques aménagées dans les murs en béton, d’une baignoire en plein air et d’une terrasse extérieure.
«Nous prenons plaisir à prendre un bain tous les soirs, à écouter notre collection de disques, à manger du riz bouilli dans un pot en terre-cuite et à lire nos livres préférés. Et quand nous nous lassons, nous nous tournons vers la Bible dans la mesure où, comme l’indique Kamo no Chomei dans Hojoan, la religion est l’un des piliers de la vie.»
La maison ne possède qu’une seule et unique pièce. Les différentes zones de vies sont délimitées par des cloisons, elles aussi en béton, mesurant un mètre environ.
Love2 House, se dresse dans un coffrage en béton, apparent à l’intérieur, recouvert de plaques en acier galvanisé à l’extérieur. La structure atteint une hauteur de 7,2 mètres, alignant ainsi verticalement l’édifice sur les bâtiments voisins.
Lors de la phase d’amorce du projet, une simulation a révélé que le site ne pourrait bénéficier d’un ensoleillement direct durant les trois mois d’hiver. Cette toiture atypique a été créé en conséquence.
Au sommet, à l’endroit où les deux coques se rencontrent sans se toucher, une cloison fractionne en deux parties une lucarne en verre trempé obscurcie par un film protecteur. Ouverts vers le ciel, les deux puits permettent, en hiver, d’apporter efficacement une douce lumière dans la maison. En été, la maison est emplie d’un soleil éclatant.
La toiture permettrait de contempler indirectement le ciel depuis l’intérieur de la maison, en observant l’évolution de la lumière du soleil et de la lune.
L’ensemble du volume vise à susciter l’émerveillement. Les faisceaux de lumière se déplacent, au fil de la journée et de la nuit, créant une nouvelle décoration sur les murs intérieurs.
Avec cette maison, la connexion à la «nature» est directe.
Takeshi Hosaka estime qu’il est fondamental que tout espace de vie entretienne un rapport avec la nature même dans un contexte urbain. Dans de nombreux ouvrages, cet échange n’est généralement plus sauvage mais artificiel, domestiqué et adapté aux besoins de l’homme.
Ici, l’absence d’espace filtrant entre l’entrée de la maison et la rue crée, lorsque la grande porte vitrée est ouverte, une relation avec les passants qui, comme autrefois, dans les villages, sont incités à s’arrêter, regarder à l’intérieur, s’asseoir et échanger quelques mots. Si, à l’arrière de la maison, l’espace dévolue à la végétation est plus que limité, la proximité avec la rue transforme presque le parterre public en petit jardin partagé.
Les heureux propriétaires assurent qu’ils se sentent en harmonie avec leur environnement ainsi.
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