Actrice star des drama et de la pub.
L’imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie d’Aubusson, les travaux vont débuter
Annoncé en automne 2020, les projets vont démarrer.
La Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson, associée au Studio Ghibli Inc., va débuter la réalisation d’une série de cinq tapisseries monumentales inspirées de quatre films d’animation du célèbre réalisateur Hayao Miyazaki. Elles seront tissées entre 2021 et 2023 et exposées à la Cité au fur et à mesure de leur achèvement.
Cinq scènes issues de Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, Le Château Ambulant et Nausicaä de la Vallée du Vent.
Les scènes choisies pour les tapisseries font échos aux diverses thématiques environnementales abordées dans les œuvres du Studio Ghibli.
Princesse Mononoké, Ashitaka soulage sa blessure démoniaque (5 x 4,60 m.) . Un sanglier possédé par un démon a blessé au bras le jeune guerrier Ashitaka. À son tour pris par la malédiction, il mourra s’il ne parvient pas à trouver le moyen de lever le sortilège. Accompagné de sa monture Yakul, il part vers l’Est dans l’espoir de vaincre la menace qui pèse sur lui et sur le pays. Ashitaka se réfugie dans un bois de cèdres pour soulager son bras sous l’eau fraîche.
L’œuvre de Miyazaki pose la question de la relation de l’homme à la nature ; la forêt et son univers y jouent un rôle central, celui de l’origine du monde, d’un point d’équilibre du vivant mais aussi d’un havre de paix primordial. Le jeune héros, figure des contes de Miyazaki, vit une quête initiatique, faite de découvertes sur les vérités du monde, traversée par la magie, l’esprit de la forêt, la rencontre amoureuse… et est dans l’obligation de faire des choix au regard de ces situations ambivalentes. Une transition vers un devenir homme, conscient et engagé.
Le Voyage de Chihiro, Le banquet du Sans visage (3 x 7,50 m.). Un sans visage aide chihiro dans sa quête pour retrouver ses parents transformés en porcs mais il est devenu glouton et énorme. Il a dévasté le banquet en réclamant la venue de la fillette. Celle-ci va lui faire avaler une boulette de plantes médicinales donnée par l’esprit de la rivière, ce qui fera vomir le sans visage et régurgiter tous les êtres qu’il a dévorés.
Sans visage, sans humanité ? Le sans visage est une chimère solitaire en quête d’identité, en quête de soi ; elle est prise dans un jeu de concupiscence, de séduction, de possession, et fait face à son désir d’être sans y parvenir. Le décor orné de démons peints et chargé des mets entassés, parachève de suggérer l’aspect outrancier de cet être perdu. La résistance innocente et généreuse de chihiro lui oppose une forme d’insatisfaction et lui assigne une place, qui construira la possibilité d’une amitié.
Le Château ambulant, au coucher du soleil (5 x 5 m.).
Sophie, une demoiselle de 18 ans, vient d’être transformée en vieille femme par la Sorcière des Landes. Elle fuit la ville et rencontre un épouvantail à tête de navet qui lui indique le chemin du Château ambulant, demeure de Hauru, un jeune magicien séduisant et mystérieux.
Dans l’univers de fantaisie de Miyazaki, le vivant c’est aussi animer l’inanimé. Du personnage du navet-épouvantail à ce château mobile et hybride, quasi animal, l’esprit merveilleux raconte comment habiter le monde, interrogeant la sédentarité, et pourquoi pas habiter le monde en passager, c’est-à-dire dans la métamorphose des êtres et des choses.
Le Château ambulant, La peur de Hauru (3 x 5,60 m.). Le magicien Hauru, transformé en oiseau, est rentré épuisé d’un combat. De plus, en rangeant le château, Sophie a déplacé ses affaires et par sa faute ses cheveux blonds sont devenus noirs. Hauru sombre dans la déprime. Sophie est à son chevet. Hauru lui avoue sa peur et son manquement à ses responsabilités de sorcier dans la guerre engagée par le roi contre un autre pays. Il lui demande de se rendre auprès de la Sorcière royale Suliman en se faisant passer pour sa mère, dans le but d’annoncer son refus de combattre.
La relation au domestique, à l’espace du quotidien, est récurrente et dans la chambre du magicien, couverte de grigris et peluches, trésors de l’enfance, l’héroïne fait face au jeune homme. Celui-ci, figé par l’incapacité à dépasser ses peurs, ne quitte pas le temps de l’adolescence. Les notions de mort et de vie, d’un mode d’existence choisi ou du soin porté à l’autre, traversent cette scène initiatique. La puissance et le courage du féminin construisent un point central de l’œuvre de Miyazaki.
Nausicaä de la vallée du vent, Le sacrifice des Omus. Les hommes ont tenté de détruire les omus, insectes géants de la forêt aujourd’hui toxique. Mais l’armée des omus a attaqué et anéanti les cités et les civilisations. Loin de la forêt, ces géants ont fini par mourir de faim, des moisissures toxiques ont recouvert leurs cadavres et ont rempli l’atmosphère de poison mortel.
Le vivant est souvent montré dans des situations apocalyptiques, fruit des luttes et inconséquences de l’humanité. Dans ce long panorama, le paysage est dévasté, nocif. Miyazaki, dans une forme de récit anticipatoire, raconte la fin du règne de l’humain et de la « revanche de la nature ». Il s’agit d’un retour à un cycle non pas exclusivement écologique mais en quête d’une diversité harmonieuse.
Les dates du tissage (optionnelle) sont encore indéterminées.
L’art du tissage, un patrimoine culturel
Ce projet est un véritable défi pour les ateliers et les manufactures de la Creuse et de la Cité internationale. Il fait renaître une tradition, omniprésente entre le XVe siècle et le XIXe siècle, visant à confier aux ateliers d’Aubusson des modèles illustrant des scènes de récits à succès. Les tentures (ensemble de tapisseries portant sur un même sujet) inspirées de l’imaginaire de Miyazaki vont engager une multitude d’aspects techniques. Véritable objet d’art, la tapisserie d’Aubusson a été reconnue, en 2009, comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Un espace d’exposition dédié au Projet Miyazaki à Aubusson
Depuis automne 2020, sur le site de la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson, un espace dédié au projet est ouvert au public. En attendant l’exposition pérenne des tapisseries Miyazaki, les visiteurs peuvent découvrir les maquettes des cinq projets et des projections informatives. Les tombées de métier (phase finale de l’exécution d’une tapisserie) de chacun des projets seront diffusées en direct sur les réseaux sociaux de la Cité.
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