Homme politique du parti libéral-démocrate (Jimintō 自民党), droite conservatrice. Membre de l'une des plus influentes familles politiques du Japon. Premier ministre du pays de septembre 2006 à septembre 2007 et du 26 décembre 2012 au 16 septembre 2020.
Il y a 75 ans, l'Empereur Hirohito annonçait la capitulation du Japon à la radio
Près de 3 millions de morts, des villes brûlées, pulvérisées, une guerre perdue et une capitulation annoncée par l'Empereur en personne à la radio.
Des faits inimaginables pour beaucoup aujourd’hui mais qui ont pourtant eu lieu il y a à peine 75 ans.
Le discours appelé Gyokuon-hōsō (玉音放送), littéralement "la diffusion de la voix du joyau" symbolise la fin de cette guerre et la capitulation sans condition du Japon. Un discours qui survient moins d'une semaine après le largage de la seconde bombe atomique.
Le 12 août, Hirohito informa officiellement la famille impériale de sa décision. Le prince Yasuhiko Asaka, l’un des oncles de l’Empereur, lui demanda alors : « La guerre continuera-t-elle si l’institution impériale et la politique nationale ne peuvent être préservées ? », ce à quoi Hirohito répondit laconiquement : « Bien sûr ».
Le 14, une tentative de mutinerie d’un petit groupe de militaires opposés à la reddition (Incident de Kyūjō) tenta cependant de subtiliser l’enregistrement sur disque phonographique qui venait d’être effectué (tentative déjouée par Yoshihiro Tokugawa). La rébellion fut néanmoins matée, tandis que Hirohito approuvait la déclaration impériale. Le lendemain à 11 heures passées, le disque sur lequel la déclaration du Tennō fut gravée est diffusé sur les ondes de la NHK, la radio nationale japonaise, bien que ce jour-là un deuxième groupe de mutins essayait, sans succès là aussi, de prendre le contrôle de la station de radio. (source)
Pour la première fois, plusieurs millions de Japonais entendirent la voix de leur souverain, mais ne purent saisir le sens des déclarations de l’Empereur, celui-ci s’exprimant dans un japonais archaïque, utilisé uniquement dans l’ancienne cour impériale, et qui était donc incompréhensible pour le commun de la population. De plus, l’enregistrement audio de mauvaise qualité et l’Empereur ne faisant pas directement référence à la capitulation et à la défaite, mais plutôt à l’acceptation des termes de la conférence de Potsdam, ajoutèrent à la confusion.
Ces inconvénients avaient été prévus, c’est pourquoi un commentateur japonais de la radio expliqua clairement aussitôt après la diffusion du discours, le sens du message aux auditeurs, à savoir que le Japon avait perdu la guerre et que celle-ci était enfin terminée."
Un discours forcément édulcoré
Le discours traduit en français :
« À Nos bons et loyaux sujets,
Après avoir mûrement réfléchi aux tendances générales prévalant dans le monde et aux conditions actuelles de Notre Empire, Nous avons décidé de régler, par une mesure exceptionnelle, la situation en cours.
Nous avons ordonné à Notre Gouvernement de faire savoir aux Gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine et de l'Union soviétique, que Notre Empire accepte les termes de leur Déclaration commune.
Nous efforcer d'établir la prospérité et le bonheur de toutes les nations, ainsi que la sécurité et le bien-être de Nos sujets, telle est l'obligation qui Nous a été solennellement transmise par Nos Ancêtres Impériaux et que Nous portons dans Notre Cœur. C'est d'ailleurs du fait de Notre sincère volonté d'assurer la sauvegarde du Japon et la stabilité du Sud-Est asiatique que Nous avons déclaré la guerre à l'Amérique et au Royaume-Uni, car la pensée d'empiéter sur la souveraineté d'autres nations ou de chercher à agrandir notre territoire était bien éloignée de Nous. Mais voici maintenant près de quatre années que le conflit se prolonge. Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par Nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de Nos serviteurs et dévouement de Nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts. En outre, l'ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Si Nous continuions à combattre, cela entraînerait non seulement l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise, mais encore l'extinction complète de la civilisation humaine. Cela étant, comment pouvons-Nous sauver les multitudes de Nos sujets ? Comment expier Nous-mêmes devant les esprits de Nos Ancêtres Impériaux ? C'est la raison pour laquelle Nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Nous ne pouvons qu'exprimer le sentiment de notre plus profond regret à Nos Alliés du Sud-Est asiatique qui ont, sans faillir, coopéré avec Notre Empire pour obtenir l'émancipation des contrées orientales. La pensée des officiers et soldats, ainsi que de tous les autres, tombés au champ d'honneur, de ceux qui ont péri à leur poste, de ceux qui ont trépassé avant l'heure et de toutes leurs familles endeuillées, Nous serre le cœur nuit et jour. Le bien-être des blessés et des victimes de la guerre, et de tous ceux qui ont perdu leur foyer et leurs moyens d'existence, est l'objet de Notre plus vive sollicitude. Les maux et les douleurs auxquels Notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscient des sentiments les plus profonds de vous tous, Nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que Nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. Ayant pu sauvegarder et maintenir la structure de l'État impérial, Nous sommes toujours avec vous, Nos bons et loyaux sujets, Nous fiant à votre sincérité et à votre intégrité. Gardez-vous très rigoureusement de tout éclat d'émotion susceptible d'engendrer d'inutiles complications ; de toute querelle et lutte fratricides qui pourraient créer des désordres, vous entrainer hors du droit chemin et vous faire perdre la confiance du monde. Que la nation entière se perpétue comme une seule famille, de génération en génération, toujours ferme dans sa foi en la pérennité de son sol divin, gardant toujours présents à l'esprit le lourd fardeau de ses responsabilités et la pensée du long chemin qu'il lui reste à parcourir. Utilisez vos forces pour les consacrer à construire l'avenir. Cultivez les chemins de la droiture ; nourrissez la noblesse d'esprit ; et travaillez avec résolution, de façon à pouvoir rehausser la gloire immanente de l'État impérial et vous maintenir à la pointe du progrès dans le monde. »
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