Second unificateur du Japon. D'origines modestes, il atteint le pouvoir absolu sur l'ensemble du Japon en l'unifiant et en tentant de le pacifier.
Critique: "Certaines n'avaient jamais vu la mer", de Julie Otsuka
Ce formidable récit choral retrace une tranche d'histoire du Japon méconnue : tandis que de nombreux Japonais s'expatriaient vers l'Asie continentale, d'autres partaient chercher fortune dans les îles du Pacifique et sur la côte ouest des États-Unis. Julie Otsuka, avec un "nous" indéfini, nous livre le faisceau des parcours singuliers ou partagés de celles qui, par l'entremise d'agences matrimoniales, partaient rejoindre un époux sur la côte californienne. Avec joie ou douleur, de milieux mondains ou de la campagne, avec ou sans bagages, elles devront survivre à un milieu hostile et aux traumatismes d'une vie déracinée.
C'est un livre fort, sans cruauté ni apitoiement, qui expose avec objectivité mais humanité les anecdotes et les situations, les tragédies et les joies de ces femmes. Victimes de leur origine et de leur sexe, condamnées à la misère, aux tâches des champs ou au service personnel des épouses des propriétaires terriens, c'est avec force et solidarité qu'elles formeront leurs quartiers et leurs vies en communauté.
Je n'ai pas décroché un seul instant de ce chant lyrique, du combat de ces femmes avec ou contre leurs maris, face à un pays qui ne les laissera jamais (ni elles ni leurs enfants) se fondre au reste de la population, jusqu'à la déportation pendant la guerre et la disparition totale de leur mémoire.
J'en recommande donc vivement la lecture, passionnante et instructive.
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Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.
D'une écriture incantatoire, Julie Otsuka redonne chair à ces héroïnes anonymes dans une mosaïque de la mémoire éblouissante. Un roman bouleversant.
A noter, un film américain de 1994, Picture Bride, traite du même sujet, et suit la vie d'une jeune femme dans une plantation de canne à sucre de Hawaï.
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