Entrepreneur et philosophe des affaires, il est surnommé au Japon « le dieu de la gestion » pour ses qualités de dirigeant et sa pensée économique.
Critique: "Comme une feuille de thé à Shikoku", de Marie-Edith Laval, comme sur le chemin du Compostelle japonais
Le pèlerinage des 88 temples de Shikoku est en quelque sorte le Compostelle japonais. Long de 1200 km, il fait entièrement le tour de l'île. C'est justement après avoir achevé les chemins de Compostelle que Marie-Edith Laval suit les sentiers des coïncidences heureuses qui la mènent au Japon. C'est le récit de ce pèlerinage qu'elle nous offre ici.
L'introduction est une profusion de citations. C'est en général un critère qui me fait fermer l'ouvrage relativement rapidement, mais... non. Aussi étrange que cela m'a paru, je crois que les extraits étaient une nécessité pour intégrer l'univers mental de celle qui se préparait à affronter l'été japonais et une route aussi longue et difficile. Ils font partie de l'auteur et quoi de mieux, finalement, d'expliquer la genèse de son projet qu'avec les mots de ceux qui l'ont aidée à mûrir (avancer ? grandir ?). Égrenés de façon régulière, mais sans lourdeur, au fil des pages et de l'avancée de Marie-Edith telles les perles d'un chapelet, ils sont un appel à découvrir encore d'autres ouvrages.
On pourrait reprocher aussi trop d'emphase, d'enthousiasme débordant, aux allures d'une naïveté illuminée. N'étant pas habituée à ce genre de littérature, cela a eu, un court moment, le don de m'agacer... puis, là encore, j'ai été charmée. De son métier orthophoniste, sophrologue et enseignant la méditation de pleine conscience pour les enfants et les adolescents, elle est encline à l'évolution et au "développement personnel", terme qui me semble grossier quand il s'agit, comme ici, de s'ouvrir au monde et aux autres. Ce n'est pas de la candeur naïve, mais une fraicheur d'esprit et d'âme qu'elle montre. L'acceptation à la fois de soi et des autres, du don et des interdépendances.
Je pourrais reprocher aussi ses répétitions, mais encore, j'ai su passer au-delà, repris comme des mantras. Je pense que ce sont des points de reproche totalement subjectifs, ici plus qu'ailleurs, puisqu'il touchera le lecteur directement en faisant échos à son vécu et son avenir. Et finalement, c'est ça qui est excellent. On ne reste pas indifférent.
Alors que je m’octroie une pause sur le chantier d’un hôtel en construction, on m’apporte spontanément un siège et des boissons fraîches, dans un écrin de sourires, vrais, francs et directement jaillis des profondeurs du cœur. Oui, toi et moi, nous ne sommes qu’un… Reliés par une multitude de fils mystérieux dans le grand canevas du monde et de nos jours. Les paroles sages de Martin Luther King me reviennent alors en mémoire : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Toi et moi, nous ne sommes qu’un.
Cette joie qui parsème les pages, les rencontres, les chemins, les erreurs, la fatigue, la douleur, tout cela est transmis au lecteur à travers les mots, les mantras, les références littéraires, musicales... Dans les tribulations de notre aruki henro, rien n'est complètement silencieux.
Épaulée au départ, elle prend très vite la route seule et deviendra célèbre au court de son périple, avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus et la période très inhabituelle où elle effectue ce pèlerinage : l'été. Elle fera très vite l'apprentissage du rituel à effectuer dans chaque temple et s'appliquera à décliner poliment toute aide en transport qui ne lui semblera vraiment pas nécessaire. Marie-Edith fait fi des souffrances imposées par le périple et s’enivre des rencontres, des paysages, des étapes franchies, des coïncidences heureuses, des o-settai, ces offrandes faites aux courageux. Les compagnons de voyages, d'étapes, sont autant de rencontres riches et motivantes qu'elle offre à partager.
Ce livre a un coté galvanisant. Il redonne espoir, quelque part. On la suit sur ce chemin du dépouillement progressif, de l'humilité, du zen, et on a envie -c'est mon cas- de faire aussi ce chemin à pied, d'endosser la tenue blanche et d'aller de temples en minshuku sur les traces de Kûkai... et peut-être, comme Marie-Edith et tant d'autres, infuser.
Pour aller plus loin :
http://nezumi.dumousseau.free.fr/japon/henro.htm
http://www.feuilledetheashikoku.com/
http://marcheurs.blog.pelerin.info/temoignage/marie-edith-laval-raconte-lapres-shikoku/
Vous trouverez en fin d'ouvrage un mini guide pour faire le pèlerinage, les temples, la tenue, les préparatifs, le rituel, des adresses. Il y a également plusieurs références d'ouvrages et de sites pour aider à la préparation et/ou découvrir d'autres récits et expériences.
-
« Comme une feuille de thé, j'ai progressivement infusé sur ce chemin du bout du monde. Je me suis immergée dans la réalité de cette terre bordée d'eau et m'en suis laissé imprégner. L'heure est venue de remonter à la surface pour exhaler la subtilité des saveurs de cette expérience singulière et en déguster les arômes. »
En 2013, Marie-Édith Laval, orthophoniste passionnée de méditation et de voyage, se lance dans une aventure hors du commun : le pèlerinage de Shikoku, ce légendaire chemin sacré du Japon, surnommé le «Compostelle japonais». 1 200 kilomètres à pied emplis de vie, de fraîcheur, d'émerveillement et d'épreuves. Un tour de l'âme en quatre-vingt-huit temples et quatre provinces – Éveil, Ascèse, Illumination, Nirvana.
Ses pérégrinations géographiques et intérieures sont une invitation à avancer avec confiance sur le chemin de la vie. Un récit de sagesse qui mêle sincérité, humour et profondeur.
Participez
Ajoutez-en un pour lancer la conversation.
Connexion
Inscription