Ce personnage en forme de poire a été élu mascotte locale préférée des Japonais en 2013. C'est une des rares mascottes à parler. Elle est connue pour sauter dans tous les sens.
Critique: "Et puis après", de Murakami Kasumiko
Ce petit roman de Murakami Kasumiko est un roman qui se veut à la fois témoin et catharsis. Après vingt ans à Paris en tant que journaliste et rentrée au Japon, c'est moins de deux mois après la catastrophe de mars 2011 qu'elle se rend sur les lieux. Elle y fait des rencontres et, de fil en aiguille, elle a ressenti le besoin de témoigner. Nulle trace de la centrale : on focalise sur l'humain, celui dont la vie banale a été retournée et anéantie en quelques minutes.
On suit Yasuo, vieux pêcheur aguerri, son épouse Yukie et quelques personnes qui croisent leurs chemins, avant, pendant et après le tsunami qui a éviscéré la terre. Lui gère le syndicat des pêcheurs, organise les semis et récoltes des algues, et son expérience lui a immédiatement alerté lors du séisme : ce n’était pas un séisme ordinaire. Très vite, l'ordre est donné de sortir les bateaux et d'aller en haute mer. Sauver sa peau, vite. Une fois-là, la peur, l'angoisse, la terreur, l'attente : et sur terre ? sont-ils vivants ? morts ? la mère, la femme, la petite-fille, les amis ?
Puis, le retour sur terre, le constat d'impuissance face à la nature, les cadavres et la nécessité, pour beaucoup, de nettoyer, honorer les morts, retrouver les siens. Le camp provisoire instauré permet diverses rencontres, et si Yasuo est en proie à une remise en question aussi profonde qu'elle le mène au désespoir et à l'isolement, tous réagissent différemment : abnégation, folie, amour, fuite,.. suicide.
Sans être un écrit exceptionnel, il a ce fort intérêt de nous plonger dans le quotidien des sinistrés, dans les pensées d'un homme qui aura tour perdu et qui se retrouve à revoir un frère qu'il déteste, à attendre un logement, à devoir un jour affronter la reconstruction de sa vie. Malgré tout, il n'en veut pas à la mer, il n'en veut pas à la terre. Il s'en veut à lui. Et puis, après... on remonte la pente, on prépare les prochaines récoltes, on se remet à vivre doucement, parce qu'on n'y peut rien, après tout.
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Ce matin-là, Yasuo, directeur syndical des pêcheurs du village, perçoit immédiatement l’inhabituelle violence des premières secousses. Tout près de lui sur la plage, les hommes penchés sur leurs filets sont inquiets. Et quand brusquement la mer semble reculer à l’extrême, quand Yasuo n’écoutant que son intuition se met à hurler, tous obéissent, le suivent, s’échinent à pousser leur navire sur le sable ; puis, comme lui, s’élancent, passent la vague encore accessible et atteignent ainsi l’au-delà du tsunami.
À près de dix kilomètres au large, Yasuo coupe le moteur, jette l’ancre et se retourne. Le paysage qui s’offre à lui est effrayant. À l’endroit où s’étendait la plage se dresse maintenant un mur noir et luisant. Cinq ans après la terrible catastrophe survenue le 11 mars 2011 au Japon, ce roman inquiétant explore le cheminement d’un homme confronté à l’incertitude de son geste. Entre découragement et culpabilité, il va devoir vivre l’instant et se reconstruire en dehors de toutes les évidences propres à nos sociétés, sûres de leur puissance et animées d’un extravagant sentiment d’éternité.
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