Premier Empereur et fondateur légendaire du Japon le 11 février 660 av. J-C. La maison impériale actuelle du Japon fonde ses droits au Trône du chrysanthème sur sa descendance directe de Jinmu.
Critique: "Ohan", de Chiyo Uno
UNO Chiyo est de ces écrivaines du début du XXe siècle que l'on comparerait à une Georges Sand : entourée d'artistes, d'écrivains, elle est de ces femmes libérées, qu'on appelle môga au Japon, pour modern girl, et marquera son temps aussi bien par ses écrits que par sa personnalité détonante dans une société en pleine évolution. Son premier prix littéraire, elle l'aura à l'âge de 24 ans, lui faisant une place méritée dans le monde des lettrés. Elle a continué à écrire bien après la guerre, Ohan étant publié en 1957 et étant considéré comme un de ses chefs-d’œuvres.
Ohan est l'histoire d'un homme et de deux femmes. Un homme qui va raconter son histoire, les drames de sa vie, ses amours. C'est un homme qui se qualifie lui-même de "faible", comme une excuse à sa veulerie sans égal. Après avoir abandonné sa femme et son enfant, il se laisse entretenir par une geisha pendant plusieurs années, tenant une boutique pour s'occuper et lui permettant de se donner bonne conscience, ou du moins, une image sociale correcte. Mais voilà, il cherche à reconquérir son épouse légitime sans pour autant le faire sérieusement, traînant et oscillant entre les deux femmes, sans oser prendre de responsabilité. Il découvre un peu son fils, de loin, sans pour autant assumer sa paternité. Et puis un jour, il se décide à avancer, et c'est un drame qui s'annonce, comme un châtiment divin qui le punirait lui, enfin, de ses actes.
J'ai été agréablement surprise par l'écriture (et la traduction), fluide, soutenue sans être barbante ni pompeuse, et qui absorbe l'attention du lecteur qui finit l'ouvrage en un clin d’œil, passant du jour au soir sans s'en rendre compte, et qui en ressort avec une grande satisfaction littéraire -et il faut l'avouer, une grande tristesse empathique envers certains personnages.
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Uno Chiyo mena dans le Tôkyô des années vingt la vie d’une môga – ces « modern girls » éprises de liberté et de plaisirs –, fréquentant artistes et écrivains de renom qui allaient bientôt saluer sa personnalité et son style littéraire inimitables. Ohan, qu’elle mit plus de dix ans à écrire, est considéré comme son chef-d’œuvre. C’est la confession d’un bon à rien, d’un homme qui a le diable au corps, prisonnier de ses attachements, hors d’état de choisir entre son amour pour sa femme et sa passion pour une geisha. Un homme au cœur indéchiffrable, qui s’abandonne à ses désirs comme si sa vie n’avait pas plus de consistance qu’un rêve. Et un récit dénué de toute morale, rythmé par les saisons et les signes prémonitoires de la tragédie à venir, où le temps parfois s’arrête pour capturer la beauté d’une femme émergeant de la bruine, la tête et les épaules inondées de pétales de fleurs de cerisier – des femmes douces et volontaires qui, l’espace d’un instant, adoptent la grâce éblouie d’une estampe du monde flottant.
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