Deuxième étape de notre séjour : la ville de Sendai ! Point d'intérêt très bien vendu par un Japonais originaire de là-bas quelques semaines plus tôt et au vu de son statut de "grande ville du Tohoku", nous décidons de nous y arrêter une nuit entre deux autres visites pour la découvrir. Le choix de visite paraît évident, le château Aobajo (青葉城) qui domine la ville et le jardin tout autour sont nos objectifs pour l'après-midi et nous nous y rendons en voiture, très vite conscients que nous ne serons pas seuls au compte de voitures sur la route menant en haut de la colline.

Désormais tristement célèbre, la région du Tohoku est surtout connue pour ses parcs naturels et sa nature luxuriante mais l'héritage historique est également très présent dans le tourisme. Le château de Sendai, ou plutôt ses ruines, étaient le fief de Date Masamune gouverneur féodal (daimyo) qui étend à l'époque son pouvoir sur Miyagi et Fukushima. Proche du clan Tokugawa, il est très connu entre autres pour le casque de son armure orné d'une demi-lune et la puissance qu'il avait à l'époque en possédant ce terrain qui est l'un des plus grands et prolifiques du pays. Personnalité présente dans toute la région, Sendai en particulier se repose sur lui pour promouvoir ses sites touristiques. Son héritage est tel qu'il est encore souvent représenté dans des mangas, anime ou même jeux vidéos comme symbole de cette époque bien particulière de l'histoire du Japon : la fin de l'époque Sengoku et le début de l'ère Edo.

Naturellement, mais de manière surprenante tout de même, c'est donc un groupe costumé de samouraïs qui nous attend dès notre arrivée sur l'esplanade du château. Date Masamune en personne fait la promotion de son château et des sites à ne pas louper, et pour cause il est responsable de la prospérité de la ville qui perdure encore. Les ruines du château de Sendai ne valent pas le détour, même si de rares restes prouvent à quel point la structure était impressionnante. Des résultats de fouilles récentes sont proposés gratuitement, pour donner une idée aux visiteurs de l'allure de ce palais alors qu'il se tenait debout sur sa colline haute de 115 mètres entourée de la rivière Hirosegawa et de falaises protectrices.

La vue est impressionnante et offre un panorama sur cette ville relativement récente et développée par un daimyo très moderne pour son époque, ponctuée ça et là de feuilles rouges car nous tombons en plein kōyō. Un peu plus loin, nous apercevons une statue de Bouddha qui doit être très haute puisqu'elle nous paraît très lointaine. Alors que nous nous posons à voix haute la question de faire un détour pour aller y jeter un œil, des locaux nous apostrophent pour nous prévenir que cette statue est très récente et qu'il vaut mieux s'en passer, sous-entendant que les propriétaires ne sont pas des plus recommandables. Soit ! Nous nous dirigeons donc vers le temple tout à côté des ruines : Miyagi Gokoku (annexe du temple Yasukuni Jinja de Tokyo) qui abritait une magnifique exposition de chrysanthèmes lors de notre visite. Date Masamune est encore une fois très présent sur les plaquettes votives et dans tous les omamori vendus sur place.

Avant que nous ne partions, Date Masamune nous cueille à la sortie du temple et nous demande de venir voir son mausolée à la tombée de la nuit : un événement koyo nous y attend, et nous sommes là lors du dernier jour de ce mini-festival. Convaincus, nous nous dirigeons vers le Zuihō-den !

Entrée : L'esplanade et le temple sont entièrement gratuits, ainsi que le mini-musée dédié aux travaux d'excavation du château. 700 yens pour accéder au musée du château d'Aoba, dédié à l'histoire du château.

Heures d'ouverture : De 9 heures du matin à 5 heures de l’après-midi en été, et 4 heures en hiver

Accès : Le bus Loople Sendai fait le tour des sites touristiques, un bus toutes les 15 à 20 minutes qui fait le tour de la ville en 70 minutes. 260 yens le trajet, ou 620 yens le ticket-journée. Il existe également un ticket combiné avec le métro. Accès en voiture avec un parking payant en haut de la colline.