Ce formidable récit choral retrace une tranche d'histoire du Japon méconnue : tandis que de nombreux Japonais s'expatriaient vers l'Asie continentale, d'autres partaient chercher fortune dans les îles du Pacifique et sur la côte ouest des États-Unis. Julie Otsuka, avec un "nous" indéfini, nous livre le faisceau des parcours singuliers ou partagés de celles qui, par l'entremise d'agences matrimoniales, partaient rejoindre un époux sur la côte californienne. Avec joie ou douleur, de milieux mondains ou de la campagne, avec ou sans bagages, elles devront survivre à un milieu hostile et aux traumatismes d'une vie déracinée.
C'est un livre fort, sans cruauté ni apitoiement, qui expose avec objectivité mais humanité les anecdotes et les situations, les tragédies et les joies de ces femmes. Victimes de leur origine et de leur sexe, condamnées à la misère, aux tâches des champs ou au service personnel des épouses des propriétaires terriens, c'est avec force et solidarité qu'elles formeront leurs quartiers et leurs vies en communauté. Je n'ai pas décroché un seul instant de ce chant lyrique, du combat de ces femmes avec ou contre leurs maris, face à un pays qui ne les laissera jamais (ni elles ni leurs enfants) se fondre au reste de la population, jusqu'à la déportation pendant la guerre et la disparition totale de leur mémoire. J'en recommande donc vivement la lecture, passionnante et instructive.
Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.
D'une écriture incantatoire, Julie Otsuka redonne chair à ces héroïnes anonymes dans une mosaïque de la mémoire éblouissante. Un roman bouleversant.
A noter, un film américain de 1994, Picture Bride, traite du même sujet, et suit la vie d'une jeune femme dans une plantation de canne à sucre de Hawaï.
7 tonnes de sauterelles sont consommées chaque année au Japon
100 grammes de sauterelles donnent 26,3 grammes de protéines contre 20,2 gr pour l'équivalent de viande de boeuf…
L'automne est la meilleure période pour ramasser les sauterelles, au moment de la récolte de riz. Elles pullulent dans les rizières.
Dans la région de Nagano, on aime les sauterelles bouillies puis passées dans un mélange de sucre, sauce soja et mirin (sake doux), et utilisées en accompagnement du riz blanc ou du thé vert.
Participez
Ajoutez-en un pour lancer la conversation.
Connexion
Inscription