Régent et politicien de la Cour impériale du Japon. Il joua un rôle majeur dans l'implantation du bouddhisme au Japon.
Critique: "Le Jardin arc-en-ciel", de Ito Ogawa
L'auteur prend clairement parti et milite : au delà des différences, visibles ou non, nous sommes tous humains, des êtres doués d'amour. La question LGBT est sensible dans le monde, et bien que des pays avancent sur la question, le Japon ne reconnaît pas les couples homosexuels sur le plan légal, et le seul moyen de faire reconnaître un lien de parenté est l'adoption.
L'histoire d'Izumi et Chiyoko est une histoire comme il s'en passe de nombreuses : deux femmes qui s'aiment, qui veulent vivre tranquillement comme n'importe quel couple, et élever leurs enfants respectifs comme n'importe quels parents. Elles sont confrontées au rejet, à l'incompréhension, à la tendresse, à la haine, à l'accueil et à la bienveillance.
On pourra reprocher au roman d'être trop positif à première vue, mais Ogawa fait le choix de montrer que l'adversité rend plus fort, plus solide, plus combatif, malgré les crises engendrées par les vicissitudes... C'est une expression du ganbare dans sa plus grande splendeur, avec les travers qu'il comporte, mais soit. Les deux femmes ont chacune un point de vue différent : vivre cachées et mentir, ou l'annoncer au grand jour, et militer ? Se renier ou assumer ? (assumer d'avoir le droit d'exister ?). Ces réflexions se font doucement, au fil du temps et des pages, et nous rencontrons toutes sortes de personnages : hétéros, homos, jeunes, vieux, suicidaires, parents, transgenres, jeunes mariés, enfants, androgynes, veuves, divorcés, étrangers, japonais... Tout le monde est bienvenu, sans discrimination, et invité à partager la table de la famille Takashima.
Le focus interne change : c'est d'abord Izumi qui raconte, puis Chiyoko, Sô, Takara, chacun racontant leur part d'histoire, leur ressenti, les étapes importantes dans la vie de chacun, leur approche de cette famille pas comme les autres. On perçoit les rapports des uns aux autres, la construction de chacun, leurs évolutions personnelles. Les enfants grandissent, se construisent, se révoltent, étudient, travaillent. Les relations avec les familles respectives des deux femmes, avec le village.
Très vite, on fait abstraction de la sexualité du couple, tant on est plongé dans une relation amoureuse tout à fait banale : une relation avec ses conflits, ses amours, ses questionnements, ses moments de tendresse... On réalise aussi qu'il peut y avoir plusieurs vies dans une vie, et qu'elle peuvent être toutes une belle aventure si on cesse de se mentir à soi-même.
Il serait compliqué de détailler plus sans dévoiler par trop les différents évènements, mais attendez-vous à une fin peu joyeuse, voire particulièrement sombre et étrange à nos yeux d'occidentaux : il sera préférable de garder une certaine distance, autre pays, autres mœurs, autre rapport à la mort. Des critiques japonais lui ont trouvé un côté sirupeux, que j'ai trouvé plutôt léger pour ma part.
C'est un très beau roman, très agréable à lire, feel good malgré certains passages et qui pourrait redonner la foi en ce monde.
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Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.
Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.
Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants.
On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !
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