DozoDomo vous propose de découvrir une collection de photos exceptionnelle, prise entre 1917 et 1950, par Charles Gorry (en grande partie), journaliste de l'Associated Press. Charles P. Gorry, était un photographe de presse qui a dépeint les guerres, les derniers jours du colonialisme en Asie et de nombreux dirigeants du monde au cours de sa carrière chez Associated Press. il est décédé en 1976 d'une crise cardiaque après une longue maladie. Il avait 64 ans.
La plupart des propos qui accompagnent ces clichés sont ceux du journaliste, elles sont d'époques. Pour certains nous avons rajoutés des commentaires pour tenter de situer le contexte.
Ces remarqualbles photos sont des instantanés du Japon d'après-guerre (aussi appelé Sengo ), après sa capitulation et l'occupation américaine, une période pleine d'incertitudes mais porteuse d'espoir, fondatrice de l'histoire contemporaine du Japon, que ce soit au niveau politique, international ou culturel.
1er Janvier 1917. Tokyo – Une scène de rue typique.
1er septembre 1923. Le quartier d'Akasaka, l'un des quartiers résidentiels de Tokyo, en ruine après le tremblement de terre du Kanto, de magnitude 8,3.
Novembre 1928. Johnny Weissmuller participe à un tournoi international de natation à la piscine de Tamagawa, dans la périphérie de Tokyo, peu de temps avant d'annoncer qu'il deviendrait professionnel.
28 janvier 1933. Procession bouddhiste dans le centre de Tokyo. Des centaines de bouddhistes, vêtus d'armures de samouraïs, transportent une image de Bouddha d'un temple à un autre.
5 novembre 1936. 50.000 étudiants près de Tokyo reçoivent un entraînement militaire. Certains d'entre eux participent à des manœuvres, équipés de vélos pour faciliter une arrivée rapide au front.
17 décembre 1940. Des enfants japonais, allemands et italiens se regroupent à Tokyo pour célébrer le pacte tripartite entre les trois nations. Le ministre japonais de l'Éducation Kunihiko Hashida, au centre, tient un drapeau bardé de la croix gammée. Le maire de Tokyo Tomejiro Okubo était parmi les sponsors de l'évènement.
24 juillet 1944. L'intérieur de l'une des maisons construites à partir de matériaux récupérés dans des maisons de Tokyo, bombardées ou incendiées. Les meubles font peur. Quelques échanges avec les voisins sera nécessaire pour approvisionner le garde-manger jusqu'à ce la prochaine récolte de riz qui, vue de la fenêtre, semble prometteuse.
25 octobre 1944. Une partie de la foule qui faisait la queue pour acheter la nouvelle cigarette japonaise «Peace» devant le grand magasin Matsuya à Ginza, le principal centre commercial de Tokyo. 10 cigarettes par paquet et un paquet par client.
9 mars 1945. Cette photo aérienne dévoile une zone industrielle de Tokyo le long de la rivière Sumida. À l'exception des bâtiments en béton, une grande partie de la zone a été rasée par des tapis de bombes et de napalm lâchés par des avions de guerre américains en mars 1945. Les bombardements incendiaires de Tokyo ont longtemps été éclipsés par les attaques atomiques américaines ultérieures sur Hiroshima et Nagasaki avant la capitulation japonaise qui a mis fin à la Seconde Guerre mondiale. Mais l'incendie de la capitale est un point de repère horrible dans l'histoire brutale de la guerre contre les civils. Un assistant du général Mac Arthur, le commandant suprême des forces alliées dans le Pacifique Sud-Ouest, évoqua le bombardement de Tokyo comme «l’un des massacres les plus impitoyables et barbares de non-combattants de toute l’histoire».
2 septembre 1945. Le général Douglas MacArthur signe l'acte de reddition du Japon à bord de l'USS Missouri en baie de Tokyo. Le lieutenant-général Jonathan Wainwright, au premier plan à gauche, qui a laissé la province de Bataan aux Japonais lors de l'invasion des Philippines, et le lieutenant-général britannique A. E. Percival, qui a abandonné Singapour, observent la cérémonie marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
2 septembre 1945. A bord de l'USS Missouri, dans la baie de Tokyo, le jour de la signature de la reddition japonaise. Des spectateurs et des correspondants du monde entier choisissent des positions avantageuses sur le pont de l'USS Missouri pour assister à la cérémonie officielle de capitulation japonaise marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
5 septembre 1945. Le drapeau américain est hissé au-dessus du siège du "Nippon News" au centre-ville de Tokyo par le lieutenant Bud Stapleton de Syracuse. C'est le premier drapeau américain qui flotte sur les toits de la ville depuis la capitulation japonaise
10 septembre 1945. Iva Toguri D’Aquino est interviewée par des journalistes américains à Yokohama, peu de temps avant sa détention. La japonaise, a été identifiée par le quartier général de la 8e armée américaine comme une « rose de Tokyo » (nom commun donné à toutes les voix féminines diffusant la propagande), l'une des personnalité à la diffusion de l’émission radio "The Zero Hour" qui diffusait de la propagande nippone en langue anglaise à destination des soldats alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
11 septembre 1945. Le général Hideki Tojo, peu de temps après sa tentative de suicide ratée, une plaie béante juste en dessous du cœur. Après la capitulation sans condition du Japon en 1945, le général américain Douglas MacArthur a ordonné l'arrestation des criminels de guerre présumés. Figurant sur cette liste, Hideki Tojo fut arrêté le 11 septembre 1945 dans sa maison de Setagaya encerclée par la police militaire accompagnée de journalistes et de photographes de presse. Peu avant l'assaut de la police militaire, Hideki Tojo tenta en vain de se suicider par balle.
26 octobre 1945. Des milliers de Japonais trouvent refuge dans les gares comme ici à Ueno dans le nord-est de Tokyo. Sans-abri, vieux et jeunes se blottissent sur de minces tapis ou de vieux journaux, et essaient de dormir. Beaucoup meurent de faim. Chaque soir de l'automne 1945, deux à trois personnes meurent de faim à Tokyo.
11 novembre 1945. L'empereur japonais Hirohito est en voyage pour visiter son sanctuaire familial. Il regarde depuis une fenêtre de son train spécial.
4 décembre 1945. Sur ces photos, des membres d'un bataillon aéronautique du génie américain retirent des pièces d'un cyclotron japonais dans le laboratoire Nishina à Tokyo. L'opération fait partie du programme allié de destruction de tous les équipements de recherche japonais sur l'énergie atomique.
12 février 1946. Usheeko Sato, une habitante de Tokyo, écrit sur la lunette arrière couverte de neige d'une automobile.
10 avril 1946. Une Japonaise porte son fils sur le dos alors qu’elle marque son scrutin pour élire les membres d'une nouvelle chambre basse du Parlement, lors de la première élection libre au Japon depuis des générations. Les femmes japonaises ont exercé le droit de vote pour la première fois.
29 mai 1946. Trois danseuses du Théâtre Impérial de Tokyo, sont les modèles d'une collection de maillots de bain japonais, connus sous le nom de «Democratic suits » (Tenue démocratique ?). De gauche à droite: Mitsuso Kitajima, Akiko Yoyogi et Yoshiko Kubomura.
10 juin 1946. Vue sur le palais impérial dans le centre-ville de Tokyo avec les douves entourant les terres de l'empereur. Les premières familles des soldats américains devraient arriver le mois prochain, date à laquelle le projet devrait être terminé.
26 juillet 1946. Les machines-outils et les pièces sont fabriquées avec du métal fondu de ferraille récupérée d'anciennes usines de guerre détruites. Des employées vérifient le matériel, posés à même le sol d'un entrepôt à Tokyo, afin de déterminer ce qui peut être utilisé et ce qui doit être fondu.
17 août 1946. Des danseuses américaines du théâtre Mikado à Tokyo, les jambes croisées et les pieds nus, posent au bord d'une piscine dans la nouvelle base aérienne américaine de Yokota, située à Fussa, dans la banlieue ouest de Tōkyō. Un homme, vraisemblablement un soldat, s'est placé au milieu du groupe de femmes au bord de la piscine. Des soldats en uniforme se tiennent derrière les jeunes filles.
24 septembre 1946. Hikosaku Sakamoto enlève ses sandales de paille, après avoir couru 200 km entre Shirakawa et Tokyo. L'agriculteur japonais de 63 ans est coureur de fond et haltérophile, il traverse le Japon une fois par an, pour annoncer le festival du sanctuaire de sa ville natale.
8 octobre 1946. De jeunes filles prient avant de prononcer leurs vœux afin d'entrer dans les ordres.
30 octobre 1946. Des Gangsters «à la japonaise» (Le terme Yakuza n'a pas été utilisé par le photographe), lors d'une cérémonie d'intronisation du nouveau "boss", chef de toutes les factions. L'homme en question est celui au centre, à gauche. Les chefs des différentes factions sont identifiables aux inscriptions sur leurs vestes. Ces hommes contrôlent le travail de chaque ouvrier à Tokyo, avec pots-de-vin et des méthodes couramment utilisées à Chicago.
29 décembre 1946. Barbara McBride enseigne la danse russe "Korobotchka" à ses élèves japonais à Tokyo au YWCA, une fois par semaine.
28 janvier 1947. Huit filles et quatre hommes se rencontrent pour se marier au Myogetsu-En, derrière le musée d'art d'Ueno à Tokyo. L'intermédiaire du rendez-vous est la "Nippon Eugenic Marriage Association". Un nombre bien plus important de femmes que d'hommes sont placées sur sa liste d'attente.
14 février 1947. Un Japonais en costume bat le pavé avec son tambour. Il précède un défilé musical d'hommes et de femmes qui promènent des publicités avec des pancartes pour des restaurants dans les rues de Tokyo.
17 mars 1947. Un groupe de WAC (Le Women’s Army Corps était la branche féminine de l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale) pose dans le salon d'un hotel de Tokyo. De gauche à droite: Cpl. Joan Marley, Cleveland, Ohio; Cpl. Virginia Mahringer, St. Louis, Missouri; Staff Sgt. Artemus L. Bekiares, Chicago, Ill.; Cpl. Elizabeth Gordon, Norwich, Conn.; and Cpl. Virginia Schweitzer, of St. Albans, N.Y.
21 mars 1947. Des enfants japonais, visitent un grand magasin de Tokyo et essaient des jeeps. Le slogan «Kilroy was here» (Kilroy was here est un célèbre graffiti qui est apparu au cours de la Seconde Guerre mondiale pendant la bataille de Normandie.) a été placé dessus par le fabricant japonais.
Avril 1947. Séance du Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient à Tokyo. Le 3 mai 1946, les Alliés ont commencé le procès de 28 chefs civils et militaires japonais pour crimes de guerre. Sept ont été pendus, d'autres ont purgé des peines de prison.
14 avril 1947. Même après avoir reçu des instructions préliminaires, les jeunes filles sont un déconcertées par la méthode à adopter. Mme Anderson, avec l'aide d'un interprète attaché à la section de liaison pour le "housing development" (?), fait une démonstration de la manière américaine de faire des lits.
20 avril 1947. Sur les terres du palais impérial. Une course en sac est en cours. Les concurrents, employés de la maison impériale, courent vers la ligne d'arrivée. En plus de porter des sacs sur la tête, pour les ralentir, ils doivent courir en marche arrière.
7 mai 1947. Des Japonais se rassemblent pour découvrir le résultat des élections de la Diète (Parlement), devant le journal Asahi à Tokyo. Les décomptes sont affichés toutes les heures jusqu'à l'annonce finale.
17 mai 1947. À l'approche des beaux jours et des fortes chaleurs, les Japonais qui n'ont pas de climatisation et manquent de moyens pour acheter des ventilateurs électriques coûteux s'en remettent à une coutume ancestrale. Les éventails vont leur servir pour se rafraichir plutôt que pour la décoration.
18 décembre 1947. Vue à l'intérieur des voûtes de la Banque du Japon à Tokyo. Le nouveau yen est stocké dans des boîtes jusqu'à sa mise en circulation par le gouvernement. Avec l'augmentation du nombre de billets crées pour faire face à l'inflation, l'espace vient à manquer.
3 décembre 1947. Mickey Brownlee, Portland, Oregon, et Mlle Kazuko Yamamoto, l’une des plus grandes skieuses du Japon (et habitante de Sakalin dans les iles Kouriles) font leurs emplettes. Utilisant de l'aluminium qui avait été destiné à la production d'avions de guerre japonais, les fabricants de skis japonais se sont vu attribuer le matériel nécessaire pour la production d'articles de sport, des skis et des objets de loisirs permettant de devaler les pentes enneigées.
21 décembre 1947. Intersection principale de Ginza. Une voiture ressemblant à un jouet reçoit l'autorisation de passage «Go» du soldat Jackson Neeley de Hampton, en Virginie, rattaché au 720th MPs (bataillon de police militaire de l'armée américaine). Cette auto miniature est alimentée par une batterie de 30 volts. Avec sa vitesse de pointe comprise entre 30 et 50 km/h, elle est capable de rouler six heures avant de devoir être rechargée. Elle coûte environ 2400 $. L'idée originale vient d'un ancien pilote "kamikaze".
10 janvier 1948. Des journalistes de la radio japonaise JOAK, dans le cadre d'une émission régulière nommée "l'homme de la rue" questionnent les jeunes tokyoïtes sur leurs ambitions et comment il voyait l'avenir du Japon. Tous semblaient vouloir, quand ils seraient adultes, une maison de style occidentale avec un chauffage central.
16 janvier 1948. Ginza. Pendant les premières semaines de la nouvelle année, les jeunes filles affluent vers les salons de beauté pour se faire maquiller dans le style japonais traditionnel, dans l'espoir d'attirer un mari.
27 janvier 1948. Le Banshu Maru est déchargé après son retour de l'Antarctique. La viande de baleine est empilée sur les quais du port de Tokyo.
18 mars 1948. En signe de bonne volonté, la Croix-Rouge (American Junior Red Cross) a fait un don de 164 000 ensembles de papeterie aux élèves japonais de plus de 500 écoles dans les zones de Tokyo dévastées par la guerre. La cérémonie de remise des cadeaux s'est déroulée dans l'école de Kawamura. Mlle Audrey Basset de la Croix-Rouge américaine a distribué les cadeaux au nom de l'organisation aux représentants des différentes écoles.
16 mars 1948. À l'extérieur du bureau de son entreprise de construction à Tokyo, au Japon, une entreprise japonaise a peint des panneaux demandant aux gens de «prier pour le succès du général MacArthur» lors de la campagne présidentielle américaine.
12 avril 1948. Voici quelques-unes des affiches publiées par Toshiyo Oda, un entrepreneur qui a mené une campagne personnelle, «MacArthur For President» pour attirer l'attention du personnel "allié" de Tokyo, sur lui-même et son organisation.
7 juillet 1948. Arthur MacArthur, au centre, fils du général Douglas MacArthur, Commandant suprême des forces alliées au Japon, salue un défilé militaire devant le palais impérial de Tokyo, lors des célébrations de la fête nationale des États-Unis. À ses côtés se tient sa mère, Mme Jean MacArthur.
30 juillet 1948. Bébé Misuko, tenu par sa mère Umeko, fait au revoir à papa. Tomosaburo Kawanabe part travailler sur son vieux vélo. Il va parcourir 10 km jusqu'à sa librairie du centre-ville de Tokyo. Ils mènent une vie confortable malgré l'inflation.
25 juillet 1948. Jacob Tropp de Brooklyn, magicien amateur, fait disparaître une pièce de 50 cents, enveloppée dans du papier de soie, dans un éclat de flamme. Les élèves de la Peers ' School de Tokyo sont mystifiés. Le prince héritier Akihito (troisième rangée, à côté du garçon dont le visage est caché par les mains de Tropp) regarde avec étonnement. Jacob Tropp, un employé de SCAP (Commandement suprême des forces alliées), était l'un des cinq magiciens qui ont fait des tours pour les garçons.
2 septembre 1948. Le tatoueur japonais Ginjiro Susuki, 72 ans, à gauche, expose certains de ses dessins lors d'une convention "Hard Skin Club" tenue à Tokyo. Ginjiro Suzuki, qui a dévoué sa vie à cet art vieux de 300 ans, estime avoir tatoué plus de 10.000 personnes.
2 septembre 1948. Convention "Hard Skin Club" tenue dans l’un des petits parcs de Tokyo. Un petit garçon examine un dessin sur la jambe de son père. Quatre-vingts membres du club, dont trois femmes, se sont réunis pour cette première convention en neuf ans.
24 janvier 1949. Kyuichi Tokuda, secrétaire général du Parti communiste, fait un geste en remerciant l'immense foule qui s'est rassemblée devant le bureau du journal Asahi à Tokyo. Lors des élections, les communistes ont remporté 31 nouveaux sièges à la diète japonaise, portant leur total à 35. Le parti ultra-conservateur du premier ministre Shigeru Yoshida a cependant remporté 263 sièges, soit un gain de 100 sièges.
16 mars 1949. C’est l’heure de déjeuner pour ces femmes qui assistent au rassemblement de la Journée internationale de la femme parrainé par les communistes.
5 mars 1949. Ces fans assistent à une séance d’entraînement d’avant-match à Tokyo. Les équipes s’échauffaient pour le premier match éliminatoire, qui a ouvert la saison de baseball au Japon.
25 mars 1949. À l'ouverture de la saison de baseball au Japon, un préposé en costume de pingouin présente des fleurs au manager de l'une des huit équipes de la ligue à Tokyo. Chaque manager reçoit un bouquet le jour de l'ouverture.
27 mars 1949. Les visiteurs découvrent des postes de télévision dans les studios d'une société de radiodiffusion japonaise et attendent que l'émission apparaisse sur l'écran de ces prototypes de récepteurs, qui auront des écrans mesurant dix pouces de large et huit pouces de haut.
7 avril 1949. Ces jeunes hommes enthousiastes participent à un festival parrainé par un petit restaurateur, dans le quartier de Kanda à Tokyo. Ils portent le sanctuaire du quartier sur leurs épaules, en sautant et chantant.
6 juillet 1949. Une famille réunie après le rapatriement de Russie Les membres de cette famille se saluent alors qu'un groupe de rapatriés, rentrés au Japon à bord du Takasago Maru, est arrivé à la gare de Shinagawa à quelques kilomètres de Tokyo. Femmes et enfants, dont beaucoup ont été séparés pendant plus de cinq ans, étaient sur place pour retrouver leurs époux qu'ils croyaient disparus durant la guerre.
23 juillet 1949. En costume traditionnel, des pêcheurs aux cormorans font une démonstration à Tokyo. Un anneau métallique autour du cou empêche les oiseaux d'avaler le poisson.
31 août 1949. Une nouvelle machine à écrire japonaise inventée par Kotaro Kataoka, employé de la Tokyo Electric Company, est utilisé par une élève de Tokyo. L'appareil est plus petit et plus léger que le matériel importé de langue anglaise.
1er octobre 1949. Le premier envoi de rapatriés est arrivé à Tokyo, depuis le territoire russe de Dairen, en Mandchourie. Il compte des enfants dont les parents sont décédés. Ces jeunes japonais sont accueillis par des travailleurs sociaux à la gare centrale de Tokyo et seront emmenés dans des camps jusqu'à ce que de la famille puisse être contactée.
7 octobre 1949. Une mère et sa fille se retrouvent après dix ans de séparation en gare de Tokyo. Elles ont été séparées pendant la guerre contre la Chine. La jeune femme, dont le père est mort entre-temps, porte un uniforme de type communiste qui lui a été remis en Mandchourie.
18 octobre 1949. Au parc Hibiya à Tokyo, les Japonais s'essaient au moulinet Virginia (Virginia reel), danse folklorique américaine. Sur "Parlay Voo ", un air populaire lors de la Première Guerre mondiale, les danseurs, des employés d'une entreprise Tokyoïte et leurs amis ont été invités à participer à cet évènement organisé dans le cadre d'un mouvement vers de meilleures relations employeur-employés
27 octobre 1949. L'une des 20 poupées offertes par les fabricants japonais pour le Fonds international d’urgence des Nations Unies pour l’enfance. Cette poupée n'a pas de prix et est faite pour être exposée, non pour jouer. Les poupées ont été remises à un représentant de l'UNICEF à Tokyo pour être expédiées à New York.
1er décembre 1949. Un groupe de scientifiques japonais, sous la direction du Dr Yoshio Nishina, travaille sur la mesure continue de l'intensité des rayons cosmiques, mesurant la masse du méson, l'une des particules élémentaires du noyau atomique. La recherche est effectuée par le "Scientific Research Institute Limited" dirigé par le Dr Nishina, qui fabrique de la pénicilline pour couvrir le coût des expériences. Le gouvernement n’apporte aucun financement pour la recherche. Ils poursuivent leur travail dans un laboratoire indigne avec des fils suspendus, avec du matériel en mauvais état, des radiateurs qui peinent à chauffer les espaces de travail humides et éventés.
22 décembre 1949. Un soldat russe, portant un fusil dans le dos, monte la garde devant l'ambassade de Russie. Des membres d'une association (Repatriation Association of Japan) attendent des réponses de la part d'un représentant officiel d'une mission de rapatriement de prisonniers de guerre.
30 décembre 1949. Prison de Sugamo. C'est l'un des 46 hommes libérés, dans le cadre d'un plan du SCAP (Commandement suprême des forces alliées) pour amnistier des prisonniers de guerre qui ont été enfermés plus de 3 ans et qui eu ont de bons antécédents de comportement. L'établissement, autrefois situé dans le quartier d'Ikebukuro, fut sous contrôle américain de décembre 1945 à mai 1952. Durant cette période, plus de 2 000 criminels de guerre japonais y furent incarcérés.
4 janvier 1950. Dans un institut de beauté dans le quartier de Shinbashi (le premier district de geisha de Tokyo), les filles se préparent pour les fêtes du Nouvel An et les célébrations auxquelles elles assisteront.
26 janvier 1950. Les têtes sont toutes peintes et les cheveux collés. Cet artisan Tokyoïte prépare ses poupées, à l'approche de la journée des filles (Hina matsuri, la « fête des poupées »).
9 février 1950. Les Japonais fêtent Setsubun, au temple d'Asakusa à Tokyo. Une geisha, un lutteur de sumo et diverses et éminentes personnalités célèbrent le changement de saison, l’arrivée du printemps (le 3 mars), en jetant des haricots rôtis à la foule au rythmes des « Dehors les démons ! Dedans le bonheur ! ». Être choisi comme l'un de ces lanceurs de haricots lors de ces rites annuels du temple est considéré comme un grand honneur.
9 mars 1950. Près de cinq ans après sa capitulation, le pays retrouve lentement son état «d'avant-guerre». Le japon accélérè sa modernisation en intégrant les idées et les technologies modernes introduites par les Américains durant l'occupation tel que de nouveaux bus qui font de Tokyo l'une des villes les plus modernes d'Orient. ou ce standard d'appel radiotéléphonique vers l’étranger de la compagnie japonaise de téléphone contrôlée par le gouvernement à Tokyo.
19 mars 1950. Une femme-sandwich, qui porte une pancarte pour communiquer sur l'ouverture d'un nouveau type de club à Tokyo où les gens qui travaillent la nuit peuvent venir s'amuser en journée, s'arrête pour remettre ses bas et régler les cloches à ses chevilles. Le café est ouvert de 13h à 18h et la bière japonaise se vend à 320 yens.
19 mars 1950. Près de la gare de Tokyo, un groupe de sans-abris. Emmitouflés dans des haillons, ils sont assis devant leurs maisons de fortune. De malheureux tapis de paille sont placées contre un mur pour se protéger du vent.
19 avril 1950. Gros plan de la locomotive du service de train Tsubame (Hirondelle) en gare de Tokyo.
19 avril 1950. La cuisine du train express de la "Japan Railways Corporation" qui relie Kyoto, Osaka et Kobe depuis Tokyo. Des repas de type occidental sont servis, y compris des steaks d'os en T et des frites, avec des cocktails à un prix élevé.
30 mai 1950. Sur la place du palais impérial à Tokyo, lors d'un rassemblement, des étudiants communistes sont aux prises avec des policiers militaires.
3 juin 1950. À l'intérieur de l'enceinte du siège de la Croix-Rouge japonaise à Tokyo (district de Shiba Park), des travailleurs communistes se réunissaient pour manifester contre l'arrestation de huit hommes accusés d'avoir attaqué un groupe de soldats américains à Tokyo le jour du Memorial Day (jour férié aux États-Unis créé en hommage aux membres de l'armée américaine morts en défendant leur pays). La foule était ordonnée et aucun rapport de violence ou de troubles n'a été signalé.
5 juin 1950. Pour attirer l’attention du public sur une nouvelle gamme, un grand magasin de Tokyo utilise des modèles vivants pour dévoiler des maillots de bain. La pluie ne dérange pas les curieux. Les mannequins et la foule semblaient apprécier ce moment d’échange a travers les vitres.
26 juin 1950. Sur ordre du général MacArthur, la police japonaise s’apprête a fermer le quotidien du Parti communiste à Tokyo, durant 30 jours. La cause : «sa perversion de la vérité sur la situation coréenne».
7 août 1950. Le général Douglas MacArthur embrasse la main gantée en blanc de Madame Tchang Kaï-chek, juste avant son départ de Taipei pour Tokyo, après une conférence avec le généralissime Tchang Kai-shek et les dirigeants du gouvernement central nationaliste de la republique de chine.
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