Back Number
Image de la playlist
Back Number

「Christmas Song (クリスマスソング)」

Christmas Song (クリスマスソング), de Back Number

Pendant plus de trente ans, le paysage sonore du Noël japonais a été dominé par les géants des années 80, Tatsuro Yamashita et Mariya Takeuchi. On pensait ce monopole indéboulonnable. Pourtant, en 2015, un trio de pop-rock est venu bousculer la hiérarchie avec un titre sobrement intitulé : "Christmas Song".

Interprété par le groupe back number, ce morceau est instantanément devenu l'hymne de la nouvelle génération, prouvant que la jeunesse japonaise avait, elle aussi, besoin de sa propre ballade pour pleurer sous les guirlandes.

Nouveau standard

En moins d'une décennie, le titre s'est hissé au rang de "classique". Il est omniprésent dans les classements de streaming (JOYSOUND, Spotify) chaque mois de décembre, talonnant, voire dépassant parfois, ses illustres aînés. Pour la génération née après l'éclatement de la Bulle économique, c'est cette chanson-là, et aucune autre, qui a le goût de la neige et des amours compliqués.

L'art du "Kataomoi"

Ce qui distingue ce tube, c'est son approche douce-amère typiquement japonaise. Là où les chansons de Noël occidentales sont souvent purement festives, "Christmas Song" célèbre le Kataomoi (l'amour à sens unique).

Le narrateur clame d'abord son indifférence pour les fêtes ("Ce n'est pas comme si j'attendais Noël"), avant d'admettre que tout ce décorum ne sert qu'à une chose : lui rappeler à quel point il voudrait être avec la personne qu'il aime. C'est du pop-rock mélancolique moderne, qui capture parfaitement cette pression sociale du "Noël en couple" qui pèse sur les célibataires japonais.

L'effet "Getsuku"

Comme souvent au Japon, le succès d'une chanson est intimement lié à la télévision. Si Yamashita avait le Shinkansen, back number a eu le "Getsuku" (le créneau horaire roi des séries télévisées le lundi soir).

La chanson a servi de thème principal au drama à succès From Five to Nine (5-ji Kara 9-ji Made), une comédie romantique mettant en vedette la superstar Satomi Ishihara. Chaque semaine, au moment le plus émouvant de l'épisode, les premières notes de guitare et la voix plaintive du chanteur Iyori Shimizu résonnaient, gravant la mélodie dans le cœur de millions de téléspectateurs.

Back Number

Les rois du spleen sentimental

Originaires de la préfecture de Gunma, ce trio rock formé autour du chanteur et compositeur Iyori Shimizu s'est imposé comme la voix de la vulnérabilité masculine moderne. Loin des clichés du rockeur macho, back number a bâti son immense succès sur des textes explorant les thèmes du regret, de la timidité et de l'amour à sens unique (kataomoi). Leurs mélodies accrocheuses, alliées à cette poésie du quotidien, en ont fait le groupe fétiche d'une génération japonaise qui n'a pas peur d'avouer ses faiblesses.

Machine à tubes

Le nom du groupe lui-même annonce la couleur : il fait référence au sentiment d'être un "vieux numéro" (back number) pour une ex-petite amie qui a tourné la page. Malgré cette mélancolie fondatrice, le groupe est devenu une véritable machine à succès depuis ses débuts majeurs en 2011. Abonnés aux génériques de dramas et de films romantiques, ils possèdent une capacité rare à transformer des émotions intimes en hymnes de stade, fédérant un public très large qui se reconnaît dans leurs histoires d'amours imparfaites.

  • publié le dimanche 21 décembre 2025, 17:00 (JST)
    Dernière modification le samedi 20 décembre 2025, 3:41 (JST)
  • Partagez

  • Participez

  • Pas de commentaire pour le moment !

    Ajoutez-en un pour lancer la conversation.

  • Suivez-nous