Dame de la cour du milieu de l'époque de Heian (xe-xie siècle), connue pour avoir écrit l'un des monuments de la littérature japonaise le "Dit du Genji." Née en 923, disparue en 1014 ou 1025.
Le château ambulant et le savoir-faire des lissiers d’Aubusson suscitent l’admiration
La vie est un éternel recommencement. Tombée en désuétude, souffrant d'une image bourgeoise ou poussiéreuse, la tapisserie connait depuis quelques années un regain d’intérêt et se défait des préjugés. Elle est imaginée avec de nouveaux procédés de tissages, intégrée dans des univers modernes, des assemblages inattendus et des œuvres tridimensionnelles à mi-chemin entre la sculpture et l’installation. Même les grandes maisons de luxe ont mis en avant ces rustiques œuvres tissées en jouant sur le côté décalé, en exploitant le cachet unique qu’apportent leurs motifs généreux et théâtraux inspirés de la nature, finalement parfaitement dans l'air du temps.
Si cela est possible, c’est grâce au travail de personnes qui se sont évertués à préserver le patrimoine, mettant en valeur une production laissée dans l’ombre de certains aprioris, mais aussi en initiant des projets ambitieux et fédérateurs pour repousser les frontières de la tapisserie. C’est ce que fait la Cité internationale de la tapisserie (à Aubusson), depuis son ouverture en 2016.
L’inscription de la tapisserie d’Aubusson sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO est intervenue à un moment où la transmission de ce savoir-faire vieux de six siècles était en péril. Pour le préserver, une formation de lissiers a été mise en place en 2010 avec le GRETA du Limousin. Trois promotions plus tard, les emplois ont été préservés dans les manufactures existantes et plusieurs ateliers ont vu le jour. Certains d’entre eux, ont eu l’honneur de participer à la formidable aventure "L'imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie d'Aubusson".
En 2017, la Cité baptise avec Aubusson tisse Tolkien, ses séries de "tableaux" monumentaux à partir d'œuvres populaires. Quatorze illustrations méconnues de l’auteur du Seigneur des anneaux, choisies en concertation avec la famille Tolkien, ont depuis été produites. Certaines pièces avaient été présentées à la Bibliothèque Nationale de France à l’occasion de la grande exposition consacrée à Tolkien en 2019.
En 2026, après trois années de préparation et de tissage, sera dévoilée, une œuvre de 23 mètres de long sur 2,20 mètres de haut, dans la perspective de la commémoration du 150e anniversaire de la disparition de George Sand.
L'imaginaire d'Hayao Miyazaki en tapisserie d'Aubusson
Début 2019, débutait officiellement le formidable projet de tisser en fil d’Aubusson une tenture (ensemble des tapisseries composant une série) à partir d'images extraites des films de Hayao Miyazaki. Cinq scènes ont été sélectionnées, en fonction de leur esthétique mais aussi de la « tissabilité », par l’équipe technique de la Cité, validées par le Studio Ghibli et Miyazaki lui-même, qui conserve un regard sur le travail des lissiers d’Aubusson.
D’ici la conclusion du programme en hommage à Miyazaki, près d’un million d’euros (financés en grande partie par des fonds européens FEDER mais aussi récoltés auprès de généreux et indispensables mécènes) vont être dépensés pour montrer un autre visage de l’art de la tapisserie et servir d'étendard pour le savoir-faire des lissiers d’Aubusson, ainsi que de la filière dans son ensemble (producteur de laine, filature, teinturier…).
C'est un savoir-faire pluricentenaire, que la Cité internationale de la tapisserie continue de faire vivre. Cela permettra peut-être d'attirer un plus large public vers l'art de la tapisserie en général et celle d'Aubusson en particulier.
Sur les cinq monumentales scènes prévues initialement (la cité espère en ajouter deux ou trois autres avec Totoro en tête d'affiche), quatre sont maintenant terminées. "Princesse Mononoké, Ashitaka soulage sa blessure démoniaque" a été montré en mars 2022. "Le Voyage de Chihiro, le banquet du Sans visage" a été présenté en janvier 2023, "Le Château ambulant, au coucher du soleil" et "Le Château ambulant, la peur de Hauru" ont été dévoilés respectivement le 21 avril et le 16 Juin 2023.
Nous n'avions pas pu nous rendre à la tombée de métier de la seconde tapisserie confrontant Chihiro et Sans-visage. Il était inconcevable de rater le dévoilement des deux tapisseries transposant le Château Ambulant de Miyazaki en laine d'Aubusson.
Le Château ambulant, au coucher du soleil
La tombée de métier de la troisième et plus grande tapisserie du projet de tenture inspirée des films de Hayao Miyazaki, a eu lieu le 21 avril 2023.
Sophie, la jeune héroïne, fait la connaissance d'un magicien nommé Hauru. En rentrant chez elle, elle découvre la sorcière des Landes, qui la transforme en une femme de 90 ans. Cherchant à briser la malédiction, Sophie quitte la maison et part à travers la campagne. Elle rencontre un épouvantail vivant, qu’elle surnomme affectueusement Navet. La scène représentée esquisse les fragiles silhouettes de Sophie et Navet alors qu'ils s'apprêtent à entrer sans invitation dans le curieux château sur patte.
En direct d'aubusson
Chaque événement fait l’objet d’une diffusion en direct sur la chaine YouTube de la Cité de la tapisserie. Vous pouvez revoir la tombée de métier et le dévoilement de la troisième tapisserie de la tenture.
Et en ce nouveau jour exceptionnel, l’effervescence est à son comble. Comme à chaque évènement de la tenture Miyazaki. Toutes les personnes présentes attendent avec impatience les premiers coups de ciseaux de la tombée de métier et surtout le dévoilement en grande pompe dans l’auditorium de la Cité internationale de la tapisserie.
Il a fallu 11 mois pour la tisser. 8 lissières, de deux petits ateliers d’Aubusson (France-Odile Perrin Crinière, Aiko Konomi, Patricia Bergeron, Elisa Gastaud-Lipreau pour l'atelier A2 ; Cloé Pati et Aurélie Chéné pour l'atelier Les Just'lissières) ainsi que deux lissières indépendantes (Alexia Virig et Natalie Mouveroux), avaient été réunies pour confectionner « Le Château Ambulant au coucher du soleil » ;
Les lissières, toutes issues de la formation et diplômées du Brevet des métiers d'art proposé par la Cité de la tapisserie, ont eu à cœur de prouver leur valeur sur cette monumentale entreprise. Certaines étrennaient même grattoirs et poinçons sur une œuvre de cette dimension.
Lissières confirmées et débutantes ont beaucoup échangé durant la stimulante et enrichissante année qui s'est écoulé et c'est aussi cela qui compte dans les métiers d'art: partager ses connaissances, créer une dynamique vertueuse, et surtout transmettre avec passion les savoir-faire patrimoniaux.
Le Château ambulant, la peur de Hauru
L’avant-dernière des cinq tapisseries de la tenture dédiée au maître japonais de l’animation, est « tombée du métier » le vendredi 16 juin 2023 et nous fait pénétrer à l’intérieur de la forteresse mystérieuse.
Hauru, transformé en oiseau, est rentré épuisé d’un combat. En rangeant le château, Sophie a déplacé ses affaires. Exaspéré, Hauru voit ses beaux cheveux blonds devenir noirs. Il sombre dans la déprime. Sophie est à son chevet. Le magicien lui avoue sa peur et son manquement à ses responsabilités dans la guerre.
En direct d'aubusson
L’événement est trop rare pour être manqué. Comme depuis le début de l’aventure tissée, les phases finales de l’exécution des tapisseries Miyazaki, sont retransmise en direct sur la chaine YouTube de la Cité de la tapisserie.
C’est l’atelier familial Guillot (Patrick, Marie et Luc Guillot.) qui a été chargé de confectionner la tapisserie. Les Guillot n’en sont pas à leur première œuvre, ni à leur premier travail sur la collection Miyazaki. Ce sont déjà eux qui ont relevé le défi pour le tissage de "Princesse Mononoké, Ashitaka soulage sa blessure démoniaque".
お疲れ様!!!
Audacieuse et magistrale idée que de métamorphoser les images animées de Hayao Miyazaki en laine d’Aubusson. Elle entraîne naturellement les visiteurs dans l’univers plus large de la tapisserie. D’autant qu’on ne peut être qu’impressionné par l’intelligence et la maestria des artisans d’Aubusson.
Les louanges sont dithyrambiques mais sans emphase. C’est un remarquable travail d’art qu’il faut absolument admirer au plus près. Il célèbre et donne une nouvelle dimension aux contes oniriques et extraordinaires du réalisateur japonais.
Croiser le 7eme art et l’artisanat d’art, tisser des liens entre le studio Ghibli et la Cité de la tapisserie, tisser des liens entre les Japonais férus d’art (et de métiers d’art) et Aubusson… Ce sera un véritable évènement d’arriver au Japon avec ces tapisseries et de pouvoir attirer des touristes de l’archipel dans la charmante petite commune nichée au centre de la France.
Félicitations : À tous, à la Cité internationale de la tapisserie ; Delphine Mangeret, l’artiste cartonnière ; Nadia Petkovic, inénarrable et géniale créatrice de couleur ; Alexia Virig et Natalie Mouveroux ; France-Odile Perrin Crinière, Aiko Konomi, Patricia Bergeron, Elisa Gastaud-Lipreau pour l’atelier A2 ; Cloé Pati et Aurélie Chéné pour l’atelier Les Just’lissières ; Patrick, Marie et Luc de l’Atelier Guillot.
Un Week-end à Aubusson
Au cœur du Sud creusois, la Cité internationale de la tapisserie se trouve à mi-chemin entre Clermont-Ferrand et Limoges. Pour vous y rendre, en transport en commun, depuis la capitale, il est nécessaire de s’armer d’un peu de patience mais le déplacement en vaut la peine.
De Paris-Austerlitz à La gare SNCF de la Souterraine en train, il faut compter 2 heures 41 minutes environ. Les voitures sont modernes et spacieuses. Au quotidien, une dizaine de trains font l’aller-retour. Il faudra ensuite, prendre une navette (une heure de trajet) pour rejoindre la sous-préfecture du département de la Creuse.
Pour se loger, le temps d’un week-end, afin de profiter des ruelles et venelles tortueuses du village médiéval, de gouter aux spécialités culinaires creusoises, de visiter les ateliers de tissage et découvrir les nombreuses parties prenantes qui gravitent autour de la Cité internationale de la tapisserie, nous pouvons vous conseiller l’hôtel "La Beauze". Nommé d'après le ruisseau la Beauze qui court au fond du jardin, il se situe à 100m de la Cité. Le sympathique couple néerlandais qui tient le petit établissement (dix chambres), depuis plusieurs années, vous y accueillera avec un grand enthousiasme.
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