Dame de la cour du milieu de l'époque de Heian (xe-xie siècle), connue pour avoir écrit l'un des monuments de la littérature japonaise le "Dit du Genji." Née en 923, disparue en 1014 ou 1025.
Yukari Chikura et les danses rituelles japonaises «Zaido» vieilles de 1300 ans
Suite à une série de tragédies, la mort subite de son père par un cancer du sang, un accident critique dont elle a été victime la laissant aux portes de la mort, le tremblement de terre et le tsunami dévastateurs de Tohoku qui ont frappé le Japon en 2011, l’ont laissé sans envie de vivre. Yukari Chikura se souvient comment son père est venu la voir dans un rêve, lui demandant d’aller au village caché dans la neige où il a vécu il y a longtemps.
Dans le nord-est du Japon, ses songes l’ont conduit sur les traces d’un pèlerinage mystique, un héritage vieux de 1300 ans. Yukari Chikura y a participé plusieurs années de suite. Le voyage a été d’une grande aide pour la photographe japonaise. Et l'œuvre qu'elle en a tirée est spectaculaire, d’une beauté incroyable, emplie de poésie, emprunte de mystère et de spiritualité.
Traditions et spiritualités
Ces cultures particulières, préservées et transmises de génération en génération grâce à de nombreux sacrifices, étaient vouées à disparaître. Et pourtant, quel que soit le nombre d'épreuves qu'ils ont dû et doivent endurer, il y a encore des gens prêts à les protéger.
Yukari Chikura espère qu’avec ce témoignage de leur dévouement et de leur spiritualité, elle a réussi à exprimer son respect et sa gratitude envers les villageois qui lui ont ouvert les portes de leurs maisons et qui lui ont permis de retrouver un sens à la vie.
Le second jour de chaque nouvelle année, bien avant l’aube, les habitants de Ōsato, Azukizawa, Nagamine et Taninai, quatre communautés locales se rassemblent pour pratiquer "Zaido", un rituel dédié aux dieux protecteurs. Un pèlerinage, dans la brume et la neige, dans l’obscurité, s’engage vers les sites sacrés où sept danses rituelles — gongen-mai, koma-mai, uhen-mai, tori-mai, godaison-mai, kosho-mai, et dengaku-mai — sont exécutées pour se purifier et implorer la bonne fortune durant cette nouvelle année.
Dans le rituel du "Zaido", ceux qui pratiquent cette danse sacrée et qui la dédient aux dieux sont appelés Noshu. De nombreux règles strictes leur sont imposées, une pratique appelée Shojinkessai. Ils doivent se purifier en s'abstenant de la viande d'un animal qui marche sur quatre pattes. Durant ces périodes d'ascétisme religieux, il est également interdit aux Noshu de dormir avec leurs femmes. Certains Noshu continuent même Shojinkessai durant 48 jours.
"Zaido", également connu sous le nom de « danse du jour important », serait né au début du VIIIe siècle lorsque la cour du palais impérial est venue à Hachimantai dans la préfecture d'Akita. Après le déclin du soutien de l'État aux complexes de temples shintoïstes, les artistes de la cour chassés ont trouvé un foyer dans la petite communauté, enseignant leur art aux locaux. C’est grâce à ce genre d’union improbable que les danses traditionnelles japonaises bugaku, autrefois spectacle du palais impérial, aujourd'hui inscrites au Patrimoine culturel immatériel, ont aussi pu être préservées.
Yukari Chikura, est née à Tokyo. Après avoir obtenu un diplôme en musique, et travaillé dans l’informatique, aujourd’hui l’artiste japonaise redécouvre le monde sous un oeil nouveau, un appareil photo à la main. Elle collabore avec de nombreuses publications dont le New York Times. Certains de ses projets sont conservés dans la Bibliothèque nationale de France (BNF).
Suivez son travail sur son site personnel et sur les réseaux sociaux instagram et twitter. Les photos sont issus de son livre Zaido publié chez Steidl.
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Très intéressant article ! Et découverte plus approfondie de cette culture exceptionnelle !
Merci
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