Né à Sasebo dans la préfecture de Nagasaki, ville qui abritait une base de l'armée américaine. Fortement influencé par la culture occidentale, son œuvre s'en ressent fortement et lui donne une saveur particulière. A ne pas confondre avec Haruki Murakami, auteur notamment de la saga 1Q84.
Critique: "Call-Boy", d'Ira Ishida
Ryō est un jeune garçon que plus rien n'étonne, ne surprend, rien qui ne lui procure un quelconque plaisir ou une joie... il vit sans vivre, laissant passer le temps avec l'inertie comme principe de vie, séchant les cours, travaillant dans un bar. La vie est quelque chose de subit mais la mort n'amènerait rien non plus.
Et voilà que, de fil en aiguille, il est amené à rencontrer, puis à évoluer dans, un milieu particulier : celui des call-boys, de ces garçons loués par des femmes désœuvrées, riches ou non, jeunes, mûres, âgées, célibataires, mariées... Ce n'est pas l'argent qui l'intéresse, puisque rien, finalement, ne l'intéresse.... L'argent ne compte pas pour lui, il s'accumule, de plus en plus et de plus en plus vite, mais à aucun moment Ryō n'en fera vraiment usage. Ce n'est pas ça qui compte. Petit à petit, l'activité faite pour combler le vide béant en lui va aiguiser sa curiosité, et nous parle alors de certaines de ses expériences...
C'est un très beau roman, d'une grande douceur, qui rend glamour, un peu trop sûrement, le milieu des escorts (attention, il est précisé que ce ne sont pas des hosts !) et de la prostitution, met en valeur la multiplicité des formes de désir (principalement féminin mais pas que!) associé parfois à une analyse psychologique en filigrane, et interroge ainsi le concept de "normalité", de la place de chacun dans une société. La normalité vient avec une amie de fac, l'entre-deux avec un copain host, la "déviance" avec la fameuse Madame Midoh. Mais ce qui est déviant pour les uns ne pourrait-il pas être normal pour les autres ?
Attention, scènes érotiques hétéro et homo parsèment le roman, sans tomber dans la perversion crue des romans de Murakami Ryū néanmoins ; on y ressent beaucoup plus de respect, de sanité finalement, et même les désirs les plus étranges paraissent d'une banalité déroutante pour le lecteur. Lu vite, il gagne à être relu une seconde fois tant il remet en perspective -et en place, l'appréciation qu'on a du monde.
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Ryō a vingt ans, et la vie lisse, docile et banale que convoitent ses camarades d’université ne l’intéresse pas. Ce jeune homme désabusé de tout, passionné de rien, est abordé par la gérante d’un club privé réservé aux femmes. Au fil de rencontres qui sont autant de découvertes, ce sont ces femmes portant chacune un désir différent qui vont lui permettre de mûrir au cours d’un insolite parcours initiatique. Chacune recèle une fêlure, une attente secrète, qui échappent parfois radicalement aux normes sociales. "Quand je croyais découvrir un désir caché chez une de ces femmes, j’essayais de le faire émerger au grand jour, en l’exhumant de ce cœur où il était scellé. J’avais fini par me persuader que c’était cela, en fait, le métier de call-boy." Par l’auteur d’Ikebukuro West Gate Park, le roman audacieux d’un jeune Japonais qui choisit de se prostituer par ennui, et continue de le faire par goût.
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