Considérée comme la première femme écrivain professionnelle de la littérature moderne japonaise. Son portrait orne les billets de 5,000 yens.

Ce petit roman de Murakami Kasumiko est un roman qui se veut à la fois témoin et catharsis. Après vingt ans à Paris en tant que journaliste et rentrée au Japon, c'est moins de deux mois après la catastrophe de mars 2011 qu'elle se rend sur les lieux. Elle y fait des rencontres et, de fil en aiguille, elle a ressenti le besoin de témoigner. Nulle trace de la centrale : on focalise sur l'humain, celui dont la vie banale a été retournée et anéantie en quelques minutes.
On suit Yasuo, vieux pêcheur aguerri, son épouse Yukie et quelques personnes qui croisent leurs chemins, avant, pendant et après le tsunami qui a éviscéré la terre. Lui gère le syndicat des pêcheurs, organise les semis et récoltes des algues, et son expérience lui a immédiatement alerté lors du séisme : ce n’était pas un séisme ordinaire. Très vite, l'ordre est donné de sortir les bateaux et d'aller en haute mer. Sauver sa peau, vite. Une fois-là, la peur, l'angoisse, la terreur, l'attente : et sur terre ? sont-ils vivants ? morts ? la mère, la femme, la petite-fille, les amis ?
Puis, le retour sur terre, le constat d'impuissance face à la nature, les cadavres et la nécessité, pour beaucoup, de nettoyer, honorer les morts, retrouver les siens. Le camp provisoire instauré permet diverses rencontres, et si Yasuo est en proie à une remise en question aussi profonde qu'elle le mène au désespoir et à l'isolement, tous réagissent différemment : abnégation, folie, amour, fuite,.. suicide.
Sans être un écrit exceptionnel, il a ce fort intérêt de nous plonger dans le quotidien des sinistrés, dans les pensées d'un homme qui aura tour perdu et qui se retrouve à revoir un frère qu'il déteste, à attendre un logement, à devoir un jour affronter la reconstruction de sa vie. Malgré tout, il n'en veut pas à la mer, il n'en veut pas à la terre. Il s'en veut à lui. Et puis, après... on remonte la pente, on prépare les prochaines récoltes, on se remet à vivre doucement, parce qu'on n'y peut rien, après tout.
-
Livre
Ce matin-là, Yasuo, directeur syndical des pêcheurs du village, perçoit immédiatement l’inhabituelle violence des premières secousses. Tout près de lui sur la plage, les hommes penchés sur leurs filets sont inquiets. Et quand brusquement la mer semble reculer à l’extrême, quand Yasuo n’écoutant que son intuition se met à hurler, tous obéissent, le suivent, s’échinent à pousser leur navire sur le sable ; puis, comme lui, s’élancent, passent la vague encore accessible et atteignent ainsi l’au-delà du tsunami.
À près de dix kilomètres au large, Yasuo coupe le moteur, jette l’ancre et se retourne. Le paysage qui s’offre à lui est effrayant. À l’endroit où s’étendait la plage se dresse maintenant un mur noir et luisant. Cinq ans après la terrible catastrophe survenue le 11 mars 2011 au Japon, ce roman inquiétant explore le cheminement d’un homme confronté à l’incertitude de son geste. Entre découragement et culpabilité, il va devoir vivre l’instant et se reconstruire en dehors de toutes les évidences propres à nos sociétés, sûres de leur puissance et animées d’un extravagant sentiment d’éternité.
*Prix constaté au moment de la publication13.80€
Au volant de la Honda-e : pétillante petite fée électrique pour la ville
Au volant du Mazda MX-30 : original électrique pour le quotidien
Le syndrome de Marco Polo: Quand les occidentaux ne veulent pas d'étrangers au Japon
À voir absolument : Aubusson, la Cité internationale de la tapisserie et l'imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie
"Pluie noire", la mémoire cinématographique du bombardement d’Hiroshima, dans les salles de cinéma françaises le 29/07
Les 4 saisons du Mont Fuji sublimées par le photographe japonais Akira Tsutsui
Enlevés par la Corée du Nord: L'enfer de nombreux Japonais depuis 40 ans
Au fait, pourquoi au Japon les conducteurs de trains et les agents en gare pointent tout du doigt ?
Naviguez
Avant de faire des jeux vidéo dans les années 1970 et rencontrer le succès mondial qu'on lui connait, Nintendo a vendu pendant près d'un siècle des cartes à jouer, les hanafuda. Composé de 12 séries de 4 cartes florales représentant chacune l'un des douze mois de l'année, le jeu était très populaire durant le Sakoku, époque où le Japon était totalement isolé du reste du monde. Ces cartes peuvent être utilisées pour jouer à différents jeux comme Koi-Koi ou Poka.
Participez
Connexion
Inscription