Fragment de Japon... en France

Visite du Jardin et du village Japonais au musée Albert-Kahn

vendredi 16 décembre 2011

Après avoir franchi les portes du musée départemental Albert Kahn et parcouru sa galerie présentant une petite partie de la plus importante collection au monde de plaques stéréoscopiques noir et blanc et de plaques autochromes couleur (la collection de photo est appelée : les archives de la planète), vous découvrirez sur environ 4 hectares, un ensemble de jardins du monde caractéristique de la fin du XIXe siècle.Entre son jardin à la française, composé d’un verger et d’une roseraie ; d'un jardin anglais avec son cottage ; d'une forêt vosgienne typique de cette très belle région dont Vincent et moi sommes originaires ; d'une forêt dite « dorée », du fait de ses couleurs, peu scénarisée contrairement aux autres, presque sauvage et d'une autre « bleue » réunissant des arbres d’Afrique et d’Amérique : cèdres de l’Atlas et épicéas du Colorado ; le Jardin Albert Kahn possède de très beaux paysages, parfaits pour une promenade dominicale en famille mais nous n’allons faire qu’un petit tour dans le jardin japonais et dans le petit village japonais accolé directement au musée.

J'occulte la présentation du banquier philanthrope et vous renvoie vers le site du musée.

« Je suis allé à deux reprises au Japon ; j’aime tout particulièrement ce pays et c’est pour cela que j’ai voulu poser ici près de ma demeure, un coin de la terre japonaise. Ma nature a de grandes affinités avec la sensibilité des Japonais et j’apprécie tellement le calme et la douceur de leur façon de vivre. C’est peut-être aussi pour retrouver cette atmosphère qui m’est si familière que j’ai voulu vivre parmi les fleurs et les arbres du Japon »

Albert Kahn interviewé pour la revue France-Japon, 15 Août 1938.
Le voyage débute à gauche à la sortie du musée. Le cours d'eau retrace les différentes périodes de sa vie, de sa naissance à sa mort.

Du jardin crée au début du XIXème siècle, ne subsiste que le grand cèdre de l’Himalaya et le hêtre pleureur sur le petit îlot, des deux ponts, ainsi que du Torii donnant sur le verger. Il fut totalement réinventé en 1989 grâce au co-financement d'un mécène japonais, Monsieur Murata, et du Conseil général des Hauts-de-Seine. Les éléments de composition de ce jardin Japonais, conçu par le paysagiste Fumiaki Takano, sont ce qu'il y a de plus traditionnel dans sa transposition du paysage de l'archipel nippon avec les symboliques de ses montagnes, de ses cours d’eau, de ses cascades et de ses rizières en terrasses. Son créateur a souhaité rendre hommage à la vie et à l’œuvre d’Albert Kahn par la création d’une œuvre paysagère contemporaine.

Je vous conseille d'aller faire un petit tour sur le site du musée pour prendre quelques notes avant une éventuelle visite au jardin et ainsi mieux illustrer les différents tableaux représentés tout au long de votre promenade.
Ici, un point de vue de la butte qui surplombe le bassin, symbolisant le point le plus haut du pays : le mont Fuji. Cette butte est recouverte d'azalée d’origine japonaise au printemps.
Remarquez le travail considérable qui a été réalisé dans ce jardin, jusque dans les barrières qui délimitent le parcours sur la butte.
Le shishi-odoshi est une fontaine traditionnelle construite en bambou. À l’origine, elle est utilisée comme épouvantail sonore dans les champs et les rizières. L'eau se déverse d’une tige de bambou dans un « marteau » qui se remplit jusqu'à ce que le poids de l'eau le fasse basculer. Ce marteau frappe alors une pierre, créant un bruit sec et régulier.
Perdus dans la végétation luxuriante composant la butte dans les chemins escarpés à l'est du jardin, un shishi-odoshi et un Jizō se découvrent avec surprise. Le Jizō, protège, les pèlerins et les enfants. On le trouve souvent le long des routes et des sentiers des jardins japonais avec un bavoir rouge autour du cou.
Des sculptures en tuile japonaise (gris métal) figurant la mer, le vent et les nuages sont disséminés un peu partout, ainsi que des billes de couleur ornant les chemins.
Des éclats de faïence aux couleurs des drapeaux japonais et français symbolisent les liens entre les deux pays amorcés par Albert Kahn au XIXe siècle et poursuivis par le département des Hauts-de-Seine de nos jours.
Au bord de l’eau, des empilements de galets roses représentent les Archives de la Planète.
Un pont arqué et laqué de rouge, censé être une réplique du Nikkō Shinkyō, le pont sacré qui marque l’entrée du sanctuaire Nikkō de la ville du même nom, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le cours d’eau termine son parcours dans une large cuvette sphérique en pierres noires, pailletée de feuilles d’or. Au centre, l’eau tourne en spirale avant de disparaître. Cet endroit évoque la mort d’Albert Kahn en 1940.
Grâce à un système de pompage, l’eau retourne à la cascade, d’où elle repart pour un nouveau cycle. Outre le symbole bouddhiste de la réincarnation, on peut aussi y voir celui de la transmission des idées de Kahn aux générations futures.

La visite se poursuit avec le village Japonais au musée Albert-Kahn

A droite, en sortant du musée départemental Albert-Kahn, à coté du magnifique jardin japonais, se trouve une réplique d'un village Japonais d'époque.
Le village est composé d’un pavillon de thé et de deux maisons traditionnelles. Les petites dimensions du village lui confèrent une certaine intimité. Il a été restauré en 1989, dans le respect de son esprit d’origine, d’après les autochromes prises entre 1910 et 1930.
Du temps d’Albert Kahn, les maisons d’habitation étaient entourées d’une collection de porcelaines japonaises et chinoises, protégeant des plantes.
Du vivant du propriétaire, des éléments inspirés de ses visites dans les sites sacrés du Japon ponctuaient également la promenade. Aujourd'hui, ne reste que quelques Bonsaï qui ont récemment été placés pour décorer les maisons.
Une petite pagode de pierre décorative (tô-tôrô) dont les 5 étages symbolisent les 5 éléments de l’univers bouddhique : la terre, l’eau, le feu, le vent et le ciel. Derrière, une vue sur le verger du  jardin français.
Un « lion de Chine » qui, à l’origine, protège les entrées des temples des mauvais esprits.
Construites sur pilotis, Les maisons sont en bois et en papier de riz. À l’origine, elles étaient couvertes de chaume, comme c’était encore la tradition au Japon au XIXe siècle. Elles ont été montées dans leur pays d’origine, démontées pour le transport puis remontées dans le jardin d’Albert Kahn par un charpentier et un maçon japonais. Constructions d’exposition, elles n’ont jamais été habitées. Entourées d’une collection de végétaux en pot, elles complètent le village.
Divers ornements sont parsemés dans l’espace : des lanternes de bronze et de pierre dont certaines ont été offertes par la famille princière Kitashirakawa, très proche d’Albert Kahn.
Deux torii marquent les limites de cette partie du jardin Albert Kahn. Ici, à l'entrée du village, un premier portique sacré donne accès au sanctuaire et symbolise le passage entre le monde terrestre et le monde divin.
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  • publié le vendredi 16 décembre 2011, 10:39 (JST)
    Dernière modification le mardi 8 août 2023, 0:57 (JST)
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